, envoyée spéciale au Sud-Soudan – À l'approche du 9 janvier, date du référendum sur l'indépendance du Sud-Soudan, l'heure est à la fête dans les rues de la capitale régionale. Melissa Bell, l'envoyée spéciale de FRANCE 24, raconte ces journées historiques.
Juba est une ville qui découvre l'espoir. Il aura quand même fallu deux guerres civiles, deux millions et demi de morts et des millions de déplacés. A deux jours du référendum d'autodétermination du Sud-Soudan prévu par l'Accord de paix global signé le 9 janvier 2005 entre le gouvernement de Khartoum et l'Armée populaire de libération du Soudan (SPLA), la cité a les yeux tournés vers l'avenir.
{{ scope.legend }}
© {{ scope.credits }}Les murs délabrés de la ville sont parés d'affiches qui annoncent la fin de l'esclavage et de la servitude. Des camions équipés de hauts parleurs appellent les gens à voter pour l'indépendance. Et, au carrefour principal de la ville, un compte à rebours affiché sur un écran géant égrène les jours, les minutes et les secondes qu'il reste avant l'ouverture d'un scrutin auquel beaucoup ont encore du mal à croire.
En effet, les défis logistiques paraissaient, il y a encore peu, insurmontables. Dans cette région aussi grande que la France, seules 60 km de routes sont goudronnés... Les hommes vivent, pour la plupart, comme ils ont toujours vécu : sans électricité, sans eau courante et loin, très loin du reste du monde.
Aujourd'hui pourtant, force est de constater que 3,9 millions de Sud-Soudanais sont inscrits sur les listes électorales, que le matériel électoral est fin prêt et que l'on s'apprête, ici, à se prononcer en faveur d'une indépendance pour laquelle on s'est longtemps battu. Plus de 50 ans après la décolonisation, au Sud-Soudan, le bulletin de vote est peut-être en passe de remplacer la kalashnikov. En 2011 à Juba, on ose enfin espérer...