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Le maintien de Sepp Blatter à la tête de la Fifa passe peut-être par Doha

La Confédération asiatique de football s’apprête à élire sa nouvelle direction, jeudi, au Qatar. Le destin de Sepp Blatter, qui espère décrocher un troisième mandat à la tête de la Fifa en juin prochain, s’y joue peut-être.

Dans la bataille géopolitique qui se prépare à la tête de la Fifa, le destin de Sepp Blatter se jouera-t-il au Qatar ? Des élections-clés au sein de la Confédération asiatique de football (AFC) doivent en effet se dérouler le 6 janvier, à Doha. Vingt hauts postes de l'institution sont à pourvoir, dont l'un particulièrement important pour l’avenir du Suisse à la tête de la fédération internationale de football : celui du représentant de l’AFC à la vice-présidence de la Fifa.

Depuis 1994, le siège est occupé par le milliardaire coréen Chung Mong-joon, président honorifique de la Fédération coréenne de football et président de la Confédération asiatique de l’Est. Sûr de son influence et de son expérience, ce quinquagénaire, membre de la famille dirigeant l’empire Hyundai, a la ferme intention d'effectuer un nouveau mandat. Mais un concurrent de taille se dresse sur son passage : le prince Ali Bin al-Hussein de Jordanie, président de la Fédération jordanienne de football et de la Confédération asiatique de l’Ouest. Sur l’antenne de FRANCE 24, ce dernier a expliqué que "des amis lui avaient conseillé de se présenter à l’élection".

"Blatter déteste la concurrence"

Pour le journaliste de la BBC Andrew Jennings, cet "ami" n’est autre que... Sepp Blatter lui-même. Selon lui, l'objectif de la manœuvre consiste à discréditer Mong-joon, considéré comme un possible adversaire de l'actuel président de la Fifa qui cherchera à prolonger son bail à la tête de la Fifa en juin prochain. "Blatter déteste la concurrence. Il l'a prouvé en 1998 et en 2002 en écartant Issa Hayatou (le président de la Confédération africaine de football qui s'était alors présenté à la présidence de la Fifa, NDLR). Il avait alors multiplié coups bas et trahisons. Cette fois, il fera tout pour éjecter Chung", confie à France24.com le journaliste britannique, auteur de plusieurs documentaires sur la corruption au sein de la Fifa.

Depuis un certain temps, la presse pronostique en effet un duel au sommet entre Mong-joon et Blatter pour diriger la Fifa. Pour ne pas pénaliser la candidature de la Corée du Sud à l’organisation du Mondial-2022 jusqu'à la désignation du pays hôte de la compétition le 2 décembre dernier, celui qui était alors le porte-parole du comité de candidature sud-coréen avait toutefois nié nourrir de telles ambitions. Mais aujourd'hui, alors que le Qatar a été choisi, plus rien ne retient le Coréen...

Révélations sulfureuses

Quand bien même le prince Ali Bin al-Hussein ne parviendrait pas à détrôner Chung Mong-joon, Blatter possède encore l'influence nécessaire sur les confédérations africaine et européenne pour décrocher un troisième mandat, estime cependant Andrew Jennings. "Qu'il soit opposé à Chung ou à Bin Hammam (président de l’AFC et autre candidat potentiel à la présidence de la Fifa, NDLR), 'Herr' Blatter a encore de beaux jours devant lui à Zürich." À moins que les affaires de corruption ne le rattrape ? À six mois d'un scrutin décisif pour le patron de la Fifa, Andrew Jennings promet en effet d’autres révélations sulfureuses, notamment sur les relations entre Blatter et son prédécesseur brésilien, le controversé João Havelange.