La situation ne s'améliore pas en Côte d'Ivoire, où Alassane Ouattara et ses partisans vivent toujours retranchés dans un hôtel d'Abidjan. De son côté, Laurent Gbagbo exige de nouveau le départ de la mission des Nations unies.
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AFP - Alassane Ouattara, son Premier ministre Guillaume Soro et les membres de son gouvernement, retranchés dans un grand hôtel d'Abidjan, attendent dans l'angoisse une possible attaque pour les en déloger, annoncée "après le 1er janvier" par les partisans de son rival Laurent Gbagbo.
itCe dernier a de son côté annoncé dans un discours de nouvel an qu'il ne céderait pas aux pressions d'où qu'elles viennent, avant le retour prévu lundi à Abidjan d'émissaires ouest-africains qui tentent de trouver une issue pacifique à la crise et éviter une intervention militaire des voisins de la Côted'Ivoire en vue de faire partir Gbagbo, considéré comme illégitime par la quasi-totalité de la communauté internationale qui a reconnu Ouattara.
Le président sortant Laurent Gbagbo a par ailleurs accusé samedi l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (Onuci) d'avoir "tiré sur des civils", et a de nouveau exigé son départ du pays.
"Effectivement, l'Onuci a tiré sur nos concitoyens, deux de nos concitoyens que vous avez vus à la télévision, qui sont aujourd'hui à l'hôpital militaire d'Abidjan", a déclaré M. Gbagbo à la télévision publique RTI.
Il faisait référence à un incident qui a impliqué mercredi à Abidjan des Casques bleus à une foule hostile à Abobo (nord). L'Onuci avait alors formellement démenti avoir tiré sur la foule.
"Ce n'est pas le rôle des forces de l'ONU de tirer sur les citoyens, ce n'est même pas leur rôle de faire la guerre. Leur rôle est de rassurer, or, depuis un moment, elles ne rassurent plus", affirmé M. Gbagbo. "Aujourd'hui, quand l'Onuci tire sur des civils, ce n'est pas normal et c'est pourquoi je demande leur départ", a-t-il dit. "Je demande vraiment le départ de l'Onuci et le départ de la Licorne qui les accompagne", a-t-il insisté.
L'Onuci, composée de 9.000 hommes, est appuyée par 900 soldats français de l'opération Licorne.
"J'ai lancé l'appel pour qu'on les laisse tranquilles, nous avons demandé leur départ par la voie diplomatique, nous allons obtenir leur départ définitif par la voie diplomatique, mais il faut qu'ils partent" parce que, "sinon, les dérapages de ce genre vont aller en grandissant, et nous ne pouvons pas l'accepter", a-t-il dit.
Le 18 décembre, M. Gbagbo avait déjà exigé "le départ immédiat" de l'Onuci et de Licorne, accusées d'avoir pris partie pour le camp de son adversaire Alassane Ouattara et de le soutenir militairement.
Depuis cette demande, plusieurs incidents se sont produits entre les patrouilles de l'Onuci et des civils à Abidjan.
Mercredi, l'Onuci a affirmé qu'elle avait subi des tirs dans le quartier d'Abobo et qu'elle avait répliqué par des "tirs de sommation".
La veille, un Casque bleu avait été blessé à la machette et un véhicule incendié lors de l'attaque d'un convoi par une foule dans le quartier de Yopougon (ouest). La RTI, contrôlée par le régime de Laurent Gbagbo, a affirmé qu'à Abobo, la patrouille avait tiré sur la foule et blessé des civils. Elle avait montré des images de gens blessés, présentés comme les victimes de l'Onuci.
L'ONU avait dénoncé des "appels à la haine" de la RTI contre sa mission, exprimant "son indignation" devant ses "manoeuvres destinées à inciter une partie de la population à la haine pour l'empêcher de se concentrer sur son travail au service du peuple ivoirien".
Elle avait rappelé "qu'elle n'est en guerre contre personne", appelant "toutes les parties au calme, à la sagesse et à la sérénité pour une sortie de crise définitive."
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