Le pape Benoît XVI a profité de la célébration de la messe de la nuit de Noël, à la basilique Saint-Pierre de Rome, pour condamner avec insistance la violence et la guerre dans le monde. Il a prononcé son homélie devant des milliers de fidèles.
AFP - Le pape Benoît XVI a condamné dans des termes très durs ceux qui sèment la violence et la guerre dans le monde, vendredi soir en célébrant la messe de la nuit de Noël à la basilique Saint-Pierre de Rome.
"Seigneur, réalise totalement ta promesse: brise les bâtons des tortionnaires, brûle les chaussures bruyantes (des soldats), fais que finisse le temps des manteaux couverts de sang", a déclaré le pape dans son homélie, devant les milliers de fidèles assemblés dans la basilique au Vatican.
"Nous te rendons grâce pour ta bonté mais nous te prions encore: montre ta puissance" et "établis dans le monde la domination de ta vérité, de ton amour, le +royaume de la justice, de l'amour et de la paix+", a-t-il ajouté.
Le souverain pontife devrait développer ce thème samedi, jour de Noël, dans son traditionnel message avant la bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde), où il fait généralement le tour des différents conflits mondiaux.
Dans cette nuit où, selon les Evangiles, le fils de Dieu s'est fait homme sous la forme d'un nouveau-né, Benoît XVI a estimé que "la faiblesse du fait d'être un petit enfant" montre "devant les pouvoirs prétentieux du monde, la force propre de Dieu". "Ce petit enfant a allumé parmi les hommes la lumière de la bonté et leur a donné la force de résister à la tyrannie du pouvoir", a-t-il dit.
Le pape a également prié pour que s'établisse une "vraie fraternité": "aide-nous à reconnaître dans l’autre qui a besoin de moi, en ceux qui souffrent ou qui sont abandonnés, en tous les hommes, ton visage, et à vivre avec toi comme des frères et des soeurs pour devenir une famille, ta famille".
Comme l'an dernier, la messe de minuit avait été avancée à 22H00 (21H00 GMT) afin de ménager le pape âgé de 83 ans. Elle s'est déroulée sans incident.
L'an dernier, Susanna Maiolo, une Italo-Suisse de 25 ans, avait fait chuter le pape en se jetant sur lui alors qu'il entrait en procession dans la basilique. Cette jeune femme, qui souffre de troubles psychiatriques, avait déjà tenté le même geste pendant la messe de minuit de 2008. Elle suit actuellement des soins en Suisse.
Depuis l'agression de l'an dernier, les mesures de sécurité ont été renforcées. Le périmètre de protection autour du pape lorsqu'il circule au milieu des fidèles a été élargi d'un mètre environ de chaque côté, ce qui laisse plus de place aux agents de sécurité, au nombre de quatre au lieu de deux précédemment.
Selon l'agence d'information religieuse i.media, il y a également davantage d'agents de sécurité pour contrôler l'assistance le long du parcours du pape dans la basilique avant qu'il n'arrive.
L'année 2010 a été difficile pour le pape, qui a dû faire face à une cascade de révélations de scandales de pédophilie par des prêtres dans de nombreux pays européens, dont l'Allemagne, sa terre natale, et aux Etats-Unis.