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L'ayatollah Khamenei rejette toute décision du Tribunal spécial pour le Liban

Estimant que le Tribunal spécial pour le Liban, chargé de l'enquête sur l'assassinat de Rafic Hariri en 2005, est à "la solde d'Israël", l'ayatollah Khamenei a prévenu que toute décision émanant du TSL serait considérée comme "nulle et non avenue".

AFP - Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a estimé lundi que toute décision du tribunal de l'ONU en charge de l'enquête sur l'assassinat de Rafic Hariri, qui pourrait accuser des membres du Hezbollah, serait "nulle et non avenue", a annoncé la télévision d'Etat.

Le Tribunal spécial sur le Liban (TSL) est "un tribunal aux ordres et toute décision qu'elle adoptera sera nulle et non avenue", a déclaré l'ayatollah Khamenei lors d'une rencontre avec l'émir du Qatar, cheikh Hamad ben Khalifa Al-Thani, en visite à Téhéran.

"J'espère que les différentes parties au Liban, avec sagesse et raison, feront de sorte que cette question ne devienne pas un problème", a-t-il poursuivi. "Le complot contre le Liban ne réussira pas", a-t-il insisté.

L'émir du Qatar a effectué lundi matin une visite de quelques heures à Téhéran, où il a rencontré le numéro un iranien, l'ayatollah Khamenei, et le président Mahmoud Ahmadinejad.

"Certains tentent de mener une sédition au Liban, mais avec l'aide des pays de la région, nous empêcherons cela", a déclaré l'émir, selon la télévision iranienne.

Le TSL, chargé d'identifier et de juger les assassins de Rafic Hariri, ancien Premier ministre libanais tué en 2005 dans un attentat à Beyrouth, a annoncé le 9 décembre qu'un acte d'accusation, au contenu confidentiel, serait déposé "très, très bientôt".

L'Iran est le principal soutien du Hezbollah chiite libanais, le plus puissant mouvement militaire au Liban, qui s'attend à faire partie des accusés mais estime que le TSL est "à la solde d'Israël" et s'est basé sur de faux témoignages.

Le mouvement a mis en garde contre toute tentative d'arrestation de ses membres, ce qui fait craindre une instabilité et un effondrement du gouvernement d'union dans le petit pays méditerranéen multiconfessionnel.

Le gouvernement du Premier ministre Saad Hariri, fils de Rafic, auquel participe le Hezbollah, est paralysé par ce bras de fer entre les deux camps au sujet du TSL. Le Conseil des ministres ne s'est réuni qu'une seule fois depuis plus d'un mois, alors qu'il a 300 dossiers à l'ordre du jour.

Saad Hariri a effectué fin novembre une visite officielle de trois jours en Iran, durant laquelle M. Khamenei lui a demandé de "renforcer ses relations" avec Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah.