!["La Coupe du monde a bénéficié à tous les pays d’Afrique australe" "La Coupe du monde a bénéficié à tous les pays d’Afrique australe"](/data/posts/2022/07/16/1657930626_La-Coupe-du-monde-a-beneficie-a-tous-les-pays-d-Afrique-australe.jpg)
Emmanuel Golou est économiste et homme politique béninois. Ce député et ancien ministre est l'auteur du livre "L’Afrique face à la crise financière".
France24.com a demandé à cinq économistes de différents pays de retenir et analyser cinq faits marquants de l'actualité économique de 2010. Voici ceux choisis par le Béninois Emmanuel Golou.
1- La Coupe du monde de football en Afrique du Sud
La fête du football en Afrique du Sud a représenté un enjeu économique important pour ce pays qui avait besoin de se remettre de la crise économique et financière internationale. Première puissance économique africaine, elle a su tirer grand profit de l’organisation de cette compétition. L’événement aurait généré environ 2,1 milliards d’euros dans l’économie sud-africaine, dont 1,25 milliard d’euros d’impact direct. L’effet sur le marché du travail a été chiffré à 159 000 nouveaux emplois. Les dépenses des spectateurs ont bénéficié prioritairement au secteur touristique, et celles en infrastructures au secteur de la construction et du BTP. Les autres pays d’Afrique australe ont également bénéficié de la Coupe du monde. Cette manifestation a permis d’accroître la visibilité et l’image de l’Afrique du Sud et pourrait attirer des investissements futurs dans le pays.
2- Exposition universelle de Shanghaï
Du 1er mai au 31 octobre 2010, 189 pays ont participé à l’Exposition universelle de Shanghaï. Elle a battu un record d’affluence avec 71 millions de visiteurs, loin de l’Exposition universelle d’Osaka (62 millions de personnes en 1970). L'Expo a été l’occasion d’un brassage culturel entre les peuples du monde. De toute évidence, elle va provoquer l’accroissement des échanges entre la Chine et le reste du monde.
3- Les crises budgétaires dans la zone euro
Le non-respect des principes de discipline budgétaire et l’absence de fiabilité des données officielles sur l’état des économies ont provoqué des crises budgétaires qui secouent la zone euro. Que ce soit en Grèce ou en Irlande, ces crises montrent la fragilité du modèle européen. Les moyens de surveillance sont faibles, et il n’y a pas de réel mécanisme de soutien aux États en difficulté. Ces aides peuvent entraîner une baisse des engagements dans les pays en développement, africains surtout. L’aide publique au développement a ainsi stagné cette année.
4- Les incertitudes sur le marché du café-cacao en raison de la crise politique en Côte d’Ivoire
Les échos de la crise politique en Côte d’Ivoire vont au-delà du continent africain et sont retentissants sur le marché mondial des matières premières notamment le cacao et le café. Premier producteur mondial de cacao (40% de la production mondiale), la Côte d’Ivoire pourrait faire face aux difficultés liées à l’acheminement de ces matières premières vers les pays consommateurs. En sept mois, les prix ont flambé de 160% sur le marché mondial et les récoltes des dernières saisons ne sont pas à la hauteur de la demande mondiale. La tendance haussière des cours du cacao pourrait donc être maintenue.
En outre, la Côte d’ivoire représente 40% du PIB de l’Union économique et monétaire Ouest-Afrique regroupant huit pays et est la deuxième économie de la CEDEAO (Communauté économique des états de l’Afrique de l’Ouest) réunissant 15 États. C’est un pays qui compte dans la région et la crise qu’elle traverse peut avoir de grands effets au niveau régional.
5- La nouvelle réglementation américaine sur la régulation du marché financier
Les États-Unis ont adopté une loi qui permet de mettre de l’ordre dans le système financier. L’idée est de prévenir les risques systémiques générés, autrefois, par les actifs toxiques et vise à empêcher des crises financières comme en 2008. Un manque de contrôle dans les prêts bancaires aux consommateurs américains avait alors provoqué une grave crise financière internationale. Il a fallu l’intervention de l’État pour éviter l’écroulement du système financier international.