
Le Sénat a accordé sa confiance au président du Conseil italien, ce mardi, par 162 voix sur 308. La Chambre des députés doit également se prononcer sur la question cet après-midi. Un vote autrement plus décisif...
Silvio Berlusconi est un président du Conseil en sursis. Attaqué de toutes parts, il joue la survie de son gouvernement ce mardi face aux élus italiens. Visé par plusieurs motions de censure, le Cavaliere a remporté la première manche dans la matinée, les Sénateurs lui ayant renouvelé leur confiance.
Seuls 135 élus de la Chambre haute ont en effet rejeté la motion de confiance, contre 162 qui ont exprimé leur intention de soutenir le président du Conseil et son gouvernement. "Un vote qui permet de constater que sa majorité est encore très confortable au Sénat", analyse la correspondante de FRANCE 24 en Italie Sonia Logre-Grezzi.
Mais le vrai test pour lui doit intervenir en début d’après-midi, à la Chambre des députés. Contrairement au Sénat, il semble y être en minorité depuis le départ de son ex-allié, Gianfranco Fini, qui a formé le groupe de centre-droit Futur et Liberté. "L’ambiance devrait être tendue à la Chambre, où le vote pourrait se jouer à une voix près", explique la journaliste.
Au début de l’après-midi, les députés italiens sont invités à se prononcer sur deux motions de censure, l’une déposée par l'opposition de gauche et une autre par les centristes et des proches de Fini. Jusqu’à la dernière minute, Berlusconi a cherché à convaincre les élus du centre de se rallier à son camp.
Il a proposé lundi devant les sénateurs "un pacte de législature aux centristes et à tous les modérés" afin, selon lui, d’éviter une crise gouvernementale. "Il faut reconstruire l’alliance de toutes les forces modérées", a-t-il lancé en direction de ses anciens alliés, qui n’ont pas semblé convaincu, certains ayant même quitté l’hémicycle avant la fin du discours.
Les votes de ce mardi interviennent à un moment critique pour le Cavaliere. Les scandales politiques, judiciaires et les affaires de mœurs se multiplient autour du président du Conseil, entachant sérieusement sa réputation et sa crédibilité. "Le dernier scandale sexuel en date, impliquant une mineure, a vraiment choqué les Italiens", rappelle Sonia Logre-Grezzi.
Le chef du Conseil est également poursuivi pour corruption de témoin et évasion fiscale. Vendredi, le parquet de Rome a ouvert une nouvelle enquête susceptible de l’éclabousser, après que des membres de son camp ont été accusés d’avoir tenté d’acheter des parlementaires de l’opposition.
S’il est désavoué ce mardi à la Chambre, Silvio Berlusconi devra aller présenter sa démission au président italien, Giorgo Napolitano.
Deux options s’offrent alors aux dirigeants italiens. La première serait la formation d’un nouvel exécutif aux mains d’une coalition élargie. La seconde serait la convocation d’élections législatives anticipées. "Ce second scénario est redouté par l’opposition, car la gauche est très morcelée", commente la correspondante de FRANCE 24 Sonia Logre-Grezzi. "Elle ne dispose pas encore d’un chef véritablement charismatique".