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Les Kosovars ont voté dans un climat de tensions politiques et sociales

Deux ans après la proclamation de son indépendance, le Kosovo a organisé ses premières élections législatives. Un scrutin plombé par des tensions politiques et sociales. Au cœur de la crise : une corruption endémique.

La toute jeune république du Kosovo a voté ce dimanche pour élire 120 députés au Parlement, pour la première fois depuis la proclamation de son indépendance en février 2008. Quelque 1,6 million d'électeurs étaient appelés aux urnes dans un climat de profonde crise politique et de tensions liées à la privatisation du secteur public.

Le taux de participation est l'un des éléments-clés de ce scrutin qui s'annonce

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Les Kosovars ont voté dans un climat de tensions politiques et sociales

très serré entre les deux principales formations, le Parti démocratique du Kosovo (PDK) du Premier ministre sortant Hashim Thaçi - qui serait en tête d'après des premiers sondages - et la Ligue démocratique du Kosovo (LDK), dirigée par le maire de Pristina, Isa Mustafa.

Le taux de participation était de 34,10% à 15h30 (14H30 GMT), a indiqué la présidente de la Commission électorale, Valdeta Daka, soit légèrement supérieur à celui constaté à la même heure pour les élections municipales de novembre 2009.

Dès l’ouverture des bureaux de vote, des dizaines de personnes faisaient en effet la queue pour accomplir leur devoir de citoyen. "Je me suis levé tôt pour aller voter car je voulais montrer que je ne suis pas satisfait de la manière dont le pays a été géré. La population a souffert pendant que les hommes politiques ont profité et cela doit s’arrêter", a déclaré Shaqir Zeneli, un ingénieur de 39 ans interrogé par l’AFP.

Pas de changement majeur à l’horizon

Au cœur de la crise : la campagne de privatisation du secteur public, un thème qui a dominé la campagne des législatives. Pour financer un projet routier et autoroutier  pharaonique, le gouvernement s’est mis en tête de céder la poste et les télécoms.

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Retour sur l'histoire du Kosovo
Les Kosovars ont voté dans un climat de tensions politiques et sociales

Cette vague de privatisations cristallisent le mécontentement populaire. Depuis quelques semaines, le Kosovo est secoué par une vague de grèves dans le secteur public. Un mouvement social sans précédent dans cet ancien territoire de l’ex-Yougoslavie socialiste.

Pourtant à en croire les sondages, l’issue du scrutin n’annonce pas de changement radical. La bataille se joue entre les deux principales formations qui gouvernaient ensemble le pays depuis la proclamation de l’indépendance : le Parti démocratique du Kosovo (PDK) et la Ligue démocratique du Kosovo (LDK). En septembre, le président de la République, Fatmir Sedjiu, avait démissionné, entraînant, un mois plus tard, la chute du gouvernement de Hashim Thaçi, le leader du PDK.

Au sortir des bureaux de vote, un jeune homme prévient : "Si ceux qui ont dirigé le pays jusqu’à présent gagnent à nouveau, la frustration se transformera en crise".