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Les premières élections législatives depuis l'indépendance s'annoncent serrées

Les élections législatives de dimanche au Kosovo, les premières depuis la proclamation de l'indépendance en 2008, s'annoncent très serrées selon les sondages, avec les deux principales formations du pays arrivant au coude à coude.

AFP - Les élections législatives de dimanche au Kosovo, premier scrutin de ce type depuis la proclamation de l'indépendance en 2008, s'annoncent plus serrées que prévu selon les sondages, avec les deux principales formations du pays arrivant au coude à coude.

Dans une situation où le chômage atteint près de 50% de la population active et où les Kosovars s'exaspèrent de plus en plus de la corruption, le Parti démocratique du Kosovo (PDK) du Premier ministre sortant Hashim Thaçi ne distance que d'une marge très réduite la Ligue démocratique du Kosovo (LDK) du maire de Pristina, Isa Mustafa.

Le PDK et la LDK faisaient partie tous deux du gouvernement de coalition, qui a volé en éclats à l'automne.

M. Mustafa, un ancien professeur d'économie, espère capitaliser sur le mécontentement grandissant de la population et promet une lutte sans merci contre la corruption et une rupture avec le passé.

Selon les sondages, 73% des Kosovars considèrent que la corruption a augmenté sous le pouvoir de M. Thaçi.

Le PDK est crédité de 30% des intentions de vote et la LDK de 28%, selon les sondages.

Acclamé avec enthousiasme par plusieurs milliers de sympathisants, lors de son dernier meeting électoral, vendredi à Pristina, M. Mustafa a assuré qu'il allait "éradiquer la corruption et le crime organisé".

M. Mustafa aspire à succéder à Hashim Thaçi, quelques semaines seulement après avoir pris les rênes de la LDK, abandonnées par l'ex-président kosovar, Fatmir Sejdiu.

M. Sejdiu a déclenché la crise politique actuelle au Kosovo après avoir démissionné en septembre, à la suite d'une décision de la Cour constitutionnelle stipulant qu'il ne pouvait exercer la présidence du pays et de son parti simultanément.

Sa démission a entraîné la chute du gouvernement de coalition, rendant inéluctable la convocation d'élections législatives anticipées.

Devant la foule des sympathisants de la LDK, un hommage vibrant a été rendu au fondateur de la Ligue et défunt président du parti et du Kosovo, Ibrahim Rugova, dont le portrait sur écran géant dominait la salle.

M. Thaçi, acclamé par plusieurs milliers de sympathisants, n'a pas évoqué lors de son dernier meeting électoral à Pristina les accusations de corruption dont son entourage et lui-même font l'objet.

M. Thaçi, qui est monté sur scène aux sons du tube de Tina Turner "Simply the best", a promis en revanche une augmentation des salaires, jusqu'à 50%, des fonctionnaires d'Etat.

"La décision d'augmenter les salaires n'est pas une promesse électorale, c'est une réalité", a-t-il dit.

Pour ses sympathisants, les accusations de corruption portées à l'encontre de l'entourage de Hashim Thaçi n'ont pas lieu d'être.

"La corruption ne peut être prouvée que par les institutions légales et il n'existe aucune condamnation pour corruption de Thaçi ou de membres de son gouvernement", a déclaré à l'AFP Jeton, 26 ans, qui n'a pas dévoilé son nom de famille.

Près de trois ans après la proclamation d'indépendance en février 2008, le Kosovo peine à remettre son économie et ses institutions sur pieds.

L'insatisfaction grandissante ouvre la voie à plusieurs nouvelles formations, qui promettent le changement et pourraient faire leur entrée sur la scène politique.

Selon les sondages, le mouvement Auto-détermination d'Albin Kurti, crédité de 16% des intentions de vote, pourrait devenir la troisième force du parlement, qui compte 120 sièges.

Une autre formation, créée il y a quelques mois seulement, Fryma e Re (Air frais), créditée de 6% des intentions de vote, pourrait également entrer au parlement.

Ces deux derniers partis pourraient être amenés à jouer un rôle clé dans la formation du futur gouvernement de coalition, aucun parti n'apparaissant en mesure d'obtenir une majorité suffisante pour former seul le nouveau gouvernement.