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L’insaisissable fondateur de WikiLeaks se cacherait au Royaume-Uni. Mais il réussit pour l’heure à passer entre les mailles du filet de la police en raison d’une "erreur dans le mandat d’arrêt suédois", affirme la presse britannique.

Où se cache le fondateur de WikiLeaks ? Au Royaume-Uni, à en croire The Independent. Le quotidien britannique affirme que Scotland Yard a parfaitement localisé Julian Assange, recherché par la Suède dans le cadre d'une enquête pour "viol et agression sexuelle". Il aurait trouvé refuge dans le sud-est de l’Angleterre. Mais la police, qui est en contact téléphonique avec lui, ne serait pas en mesure de l’interpeller.

En cause : une erreur s’est glissée dans le mandat d'arrêt suédois, révèle ce jeudi le Times, qui cite des sources policières (article payant).

Le 18 novembre, la justice suédoise a lancé un ordre d'arrestation à l'encontre de l'Australien de 39 ans afin de l'interroger "pour des suspicions raisonnables de viol, agression sexuelle et coercition" pour des faits remontant au mois d'août dernier".

"Pas de problème" selon la police suédoise

La police suédoise a réagi ce jeudi en réfutant "le moindre problème" dans la rédaction du texte. "Pour nous, il n'y a pas de problème. Mais nous menons une enquête", a assuré à l'AFP un représentant de la police criminelle nationale suédoise, Tommy Kangasvieri, chargé de la transmission du dossier à Interpol. Des discussions se sont engagées entre Londres et Stockholm pour éclaircir ce point.

Dans le cadre de l’enquête, Interpol a émis depuis le 20 novembre un avis de recherche international (on parle de "notice rouge", ndlr) -rendu public mardi dernier - à l'encontre de Julian Assange. Ce dernier, qui a saisi dans la foulée la Cour suprême de Suède pour contester ce mandat, a été débouté ce jeudi. Julian Assange reste poursuivi par le parquet suédois de viol, violences sexuelles et contrainte illégale. Il rejette ces accusations et dénonce "un cirque judiciaire" lié à ses activités.

Des ennemis en pagaille pour celui que Sarah Palin surnomme "le terroriste"

"Mr. WikiLeaks" compte de plus en plus d’ennemis après la publication, sur son site spécialisé dans la révélation de documents secrets, de quelque 251 000 télégrammes confidentiels de la diplomatie américaine. De quoi susciter, outre l’embarras de plusieurs gouvernements, la fureur de Washington…

Les Etats-Unis mettent tout en œuvre pour poursuivre en justice celui que de nombreux responsables politiques, dont Sarah Palin et le représentant Peter King, surnomment le "terroriste".

"Au moment où nous parlons, croyez-moi, de nombreux avocats au ministère de la Justice sont en train de chercher en vertu de quelles lois et de quelle jurisprudence il pourra être le plus efficacement poursuivi", explique à l'AFP Bruce Zagaris, expert en droit international.

Quelques personnalités politiques américaines, qui jugent Julian Assange coupable de "trahison", vont jusqu’à agiter la menace de la peine de mort. Mais cela impliquerait qu'il soit jugé aux Etats-Unis, ce qui n'est pas possible légalement. "Il n'est pas de nationalité américaine et les extraditions depuis l'Union européenne ne sont recevables que si la peine de mort n'est pas envisagée", rappelle Bruce Zagaris.

L'objet de menaces de mort

L’ancien pirate informatique, et bête noire de la diplomatie américaine, fait aussi l’objet de menaces de mort, selon ces associés.

Son avocat Mark Stephens accuse la justice de "persécuter" son client, affirmant que "M. Assange a cherché à rencontrer le procureur", mais que "ses demandes ont été ignorées" ou qu'il a essuyé "des refus". Il indique également que son client ne se cache pas, puisqu’il répond à différentes interviews depuis son domicile actuel, via Skype.

En attendant une éventuelle prochaine interpellation, le nouvel ennemi n°1 passe ses nuits à protéger son site des multiples attaques de hackers. Depuis mercredi, son hébergeur, le géant américain de la distribution en ligne Amazon, a mis fin à la collaboration avec WikiLeaks. Sous la pression des sénateurs américains….