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L'Église orthodoxe désigne les candidats à l'élection de son chef

Le concile épiscopal de l'Eglise orthodoxe russe a désigné les trois candidats à l'élection du nouveau patriarche qui succèdera à Alexis II, décédé en décembre. Les métropolite Kirill et Kliment sont considéré comme favoris.

AFP - L'Eglise orthodoxe russe désignait dimanche les trois candidats à l'élection de son chef, après le décès en décembre du patriarche de Moscou et de toutes les Russies Alexis II, le premier de l'ère post-soviétique dont le règne a été marqué par un essor de la religion.

Un concile épiscopal rassemblant plus de 200 hauts dignitaires de l'orthodoxie issus de l'ensemble des pays de l'ex-URSS, mais aussi d'autres Etats où cette foi est implantée, s'est ouvert dans la capitale russe, en l'imposante cathédrale du Christ Sauveur, reconstruite après avoir été détruite par Staline et inaugurée en 2000.

Comme c'est l'usage, aucun candidat ne s'est déclaré, mais, pour les observateurs et les médias russes, deux favoris se détachent parmi les 145 hiérarques éligibles.

Il s'agit du métropolite de Smolensk et de Kaliningrad Kirill, 62 ans, omniprésent dans les médias depuis qu'il assure l'intérim à la tête du patriarcat, et du métropolite de Kalouga et de Borovsk Kliment, 59 ans.

Considéré comme plus ouvert sur le monde que son concurrent, Kirill, qui dirigeait sous Alexis II la diplomatie de l'Eglise, est le seul haut responsable de cette religion à être connu du grand public.

Il est le préféré des Russes -dont trois sur quatre environ se disent orthodoxes, contre un quart en 1990-, selon un récent un sondage, 28% le soutenant, les autres personnes interrogées ne se prononçant pas.

Face à lui, Kliment est présenté par la presse comme un conservateur. Il dirige l'administration de l'Eglise orthodoxe, dont les liens avec le Kremlin sont traditionnellement étroits, et dispose de forts soutiens au sein du clergé.

Au milieu des effluves d'encens et des chants liturgiques, un service religieux a eu lieu dimanche en la cathédrale du Christ Sauveur, avant que le concile proprement dit ne débute.

Le métropolite Kirill a pour l'occasion rendu hommage à Alexis II, qui avait été élu en 1990, juste avant, l'année suivante, l'effondrement du régime soviétique.

"Nous ne devons pas oublier la grande tâche devant nous. Etre dignes de la mémoire de ce saint-homme de l'Eglise russe", s'est-il en effet exclamé à propos de son prédécesseur.

Mais, la plupart des passants arpentant le seul trottoir accessible aux piétons de la rue Volkhonka, qui longe l'entrée de la cathédrale et fermée à la circulation automobile, ne marquaient pas de temps d'arrêt devant l'immense bâtisse dont le dôme doré était plongé dans la brume.

"Allons-nous en d'ici !", a simplement lancé l'un d'eux au garçon qu'il tenait par la main, après avoir pris rapidement connaissance des banderoles s'étirant près de la porte. On pouvait y lire : "Que l'esprit saint désigne celui qui en est digne !" (de devenir le patriarche), "Soutenons le choix de l'Eglise !" ou encore "Nous sommes pour l'unité de l'Eglise !".

Des policiers étaient présents le long de barrières métalliques et de nombreux cars de police et une voiture de pompiers garés dans les environs immédiats.

Par contraste, une longue file d'attente serpentait devant le célèbre musée des Beaux-Arts Pouchkine, à deux pas de là.

L'assemblée épiscopale, réunie dimanche et lundi, sera suivie à partir de mardi d'un concile élargi comprenant, outre les mêmes hiérarques, des membres des rangs inférieurs du clergé et de simples croyants représentant leurs paroisses, soit au total 711 personnes.

Elles doivent élire à huis clos d'ici à jeudi le nouveau patriarche, qui dirigera le principal courant de l'orthodoxie dans le monde.
  

Tags: Religion, Russie,