
Herma Michl fêtait ses 40 ans quand le Mur de Berlin est tombé, le 9 novembre 1989. Depuis le 9 janvier, un site Internet est à la disposition des Allemands qui souhaitent partager leurs souvenirs afin d’améliorer la réunification.
Herma Michl venait de fêter ses 40 ans lorsque le Mur de Berlin est tombé, le 9 novembre 1989. Citoyenne de la République démocratique d'Allemagne ( RDA), elle a fait ses premiers pas vers Berlin-Ouest sur ce pont qui séparait alors la capitale en deux. En quelques mois, sa vie a basculé : "Le soir où le Mur est tombé, je dormais déjà et je m'en suis rendue compte que le lendemain matin. Douze mois plus tard, j'étais au chômage. Tous les week-ends, j'allais dans l'ouest de la ville pour découvrir ses quartiers."
Depuis le 9 janvier, les Allemands peuvent partager leurs souvenirs sur cet événement historique et tirer le bilan de la réunification allemande sur un site Internet initié par le gouvernement. Où étiez-vous lors de la chute du Mur ? Que pensez-vous de la réunification ? Que reste-t-il à faire ? Trois questions simples qui permettent aux citoyens de l'Allemagne réunifiée de partager leurs espoirs et leurs déceptions. Herma Michl : "C'est vrai que les salaires et les retraites sont toujours moins importants à l'est, mais je n'échangerais pas ma vie d'aujourd'hui contre celle d'avant."
Ces témoignages vont alimenter une enquête sur la perception de la réunification menée par le centre de recherche sur l'Allemagne de l'est. Un nouveau modèle de démocratie participative. Les résultats seront en effet présentés au ministre en charge des nouveaux Länder. Hans-Ludger Dienel, directeur du centre "technique et société" : "La réunification a donné lieu à la création d'une nouvelle Allemagne, regroupant les faiblesses et les forces des deux côtés. Cette combinaison porte en elle un potentiel énorme et nous souhaitons que ce dialogue le mette en valeur."
Les Klein-Walther ont tous deux grandit en République fédérale d'Allemagne (RFA). Pour Moritz, leur fils de 6 ans, le Mur c'est de l'histoire ancienne : "Je sais ce que c’est mais je ne l’ai pas connu". Mais pour son père, historien de formation, la réunification est un processus qui est loin d'être achevé. Peter Klein : "Lorsque les attentes des uns et des autres seront moins exigeantes et que la situation économique dans l'ouest et dans l'est du pays se sera stabilisée, à ce moment-là la réunification aura réussi."
Selon un sondage publié cette semaine, 25% des Allemands de l'Est se considèrent comme les perdants de la réunification. Et 40% des Allemand de l'Ouest estiment que leur situation personnelle s'est dégradée. Herma Michl : "La politique ne peut plus faire grand chose pour réunir les Allemands, ce sont à eux de prendre les choses en main, en se racontant leurs histoires, en se découvrant mutuellement." Selon le centre de recherche sur l'Allemagne de l'Est, dix ans seront encore nécessaires pour y parvenir.