Plus de 190 pays se réunissent pendant 12 jours à Cancun, au Mexique, pour tenter de s'entendre sur des mesures destinées à freiner le réchauffement climatique. Le principal enjeu consiste à s’accorder sur les règles de l'après-Kyoto.
La 16e conférence de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques s’ouvre aujourd’hui à Cancún, célèbre station balnéaire du Sud-Est du Mexique. Plus de 190 pays de la convention des Nations unies sur le climat se réunissent jusqu’au 10 décembre, pour tenter de répondre aux problèmes posés par le réchauffement climatique. Les ministres de l'Environnement conduiront les délégations de chaque pays au cours de cette grand-messe climatique.
"Le moment des décisions" est venu, avait souligné la semaine dernière Robert Orr, l'organisateur en chef de l'ONU pour ce sommet. " Nous voulons des résultats concrets", avait-t-il prévenu. Des avancées sont justement attendues sur des dossiers tels que la déforestation, le transfert de technologies et la création d'un Fonds vert, par lequel devrait transiter une partie des 100 milliards de dollars par an promis les pays industrialisés d'ici 2020 aux pays les plus pauvres.
L'échec du sommet de Copenhague pèse sur l'ouverture de Cancun
Mais le principal enjeu de ce sommet consiste à s’accorder sur les règles de l'après-
Kyoto. Adopté au Japon en 1997, le Protocole à la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques fixe des engagements chiffrés de réduction des émissions de gaz à effet de serre pour la période 2008-2012, l’objectif étant de parvenir à réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre de 5,2 % par rapport à 1990. Il y a un an, l’échec du sommet de Copenhague a été retentissant. En effet, les pays n’ont pas réussi à fixer une feuille de route précise pour l'après 2012 et se sont contentés d’un accord a minima ne fixant aucun objectif contraignant aux États.
Washington et Pékin, incapables de s'entendre, freinent les décisions
"La plupart des négociateurs abordent ce sommet avec le plus grand pessimisme", souligne Laurence Cuvillier, correspondant de FRANCE 24 au Mexique. Et pour cause : l’espoir de parvenir à un accord global reste compromis par l’incapacité des Etats-Unis (qui n'ont jamais ratifié le protocole de Kyoto) et de la Chine, soit les principaux émetteurs de CO2, à s'entendre sur les questions environnementales. Lors du sommet de Copenhague, Washington avait demandé aux pays émergents une réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre, tandis que Pékin avait réclamé des pays industrialisés qu’ils fournissent le gros des efforts. Les deux grandes puissances de la planète ont quitté la dernière réunion préparatoire de Tianjin (nord-est de la Chine), en octobre, en s'accusant mutuellement de bloquer les négociations.
Depuis 1997, les émissions de CO2 n’ont jamais cessé d'augmenter. Pis, les gaz à effet de serre ont atteint des niveaux record en 2009, selon l'Organisation météorologique mondiale. "La conférence de Cancún doit être le signal d’un retour à la réalité, celle de l’urgence climatique, et un retour au travail sur les différents dossiers décisifs pour tenter maintenir l’augmentation des températures en deçà de deux degrés d’ici 2100", estime pour sa part le réseau Action-Climat France.