L'ex-ministre du Travail Xavier Bertrand a officiellement pris les commandes de l'UMP ce samedi. Il a promis de faire du parti majoritaire un "mouvement populaire" et s'est fixé pour objectif de porter à 500 000 le nombre de militants en 2012.
AFP - Xavier Bertrand, qui a pris officiellement samedi les commandes de l'UMP pour le remettre en ordre de bataille en vue des prochaines échéances électorales, sur demande de Nicolas Sarkozy, est un ambitieux autodidacte de la politique.
"Je suis pas énarque, pas parisien et pas attaché non plus au statut ministériel" mais "ce n'est pas le coeur léger que l'on quitte des fonctions ministérielles", confie le tout juste ex-ministre du Travail, qui a à son actif une carrière ministérielle fulgurante.
Et d'ajouter: "la vie politique n'est pas que gouvernementale".
Derrière ses rondeurs, ce boulimique de travail cache de l'avis général une forte ambition.
Après un baptême du feu dans le gouvernement Raffarin en 2004, il avait déjà renoncé, en 2007, au portefeuille de la Santé qu'il occupait depuis 2005, pour intégrer la campagne du candidat Sarkozy comme porte-parole.
Pour son dernier Conseil des ministres, cette figure montante de la génération Sarkozy, surnommé le "chouchou", a reçu un hommage appuyé du président pour "les avancées sociales qu'il a permises".
Il a mis en musique, depuis mai 2007, la politique sociale du chef de l'Etat. Le verbe facile, toujours maîtrisé et courtois, M. Bertrand a multiplié les contacts avec les syndicats, sans pour autant rien leur céder sur l'essentiel.
Pourfendeur de la cigarette et des 35 heures dans les gouvernements Villepin et Fillon, l'ex-ministre du Travail, qui se dit "social" et "libéral", a gravi méthodiquement les marches politiques depuis son entrée au RPR à 16 ans.
Successivement assistant parlementaire, adjoint au maire de Saint-Quentin (Aisne) puis député en 2002, il doit en grande partie son ascension au gouvernement à sa connaissance des dossiers et sa promotion au parti à ses qualités d'élu de terrain et d'"animateur".
Il a quitté le gouvernement, à la demande du président, pour piloter son parti et renouer avec le Parlement, comme député de l'Aisne.
Nouveau départ donc pour cet ex-courtier en assurances âgé de 43 ans, qui fit ses premiers pas d'élu local en 1989.
"J'ai adoré être député de 2002 à 2004 et je crois que je vais adorer l'être à nouveau", assure le ministre sortant qui retrouvera son siège au Palais-Bourbon, et ses collègues du groupe UMP où il entend "jouer un rôle" face à leur non moins ambitieux chef de file Jean-François Copé.
M. Bertrand entend aussi continuer à creuser son sillon à la tête "du parti du président".
Se voulant rassembleur, il vient de le réorganiser sous la houlette de Nicolas Sarkozy, en l'ouvrant à "toutes les sensibilités" de la majorité, pour en faire une "famille unie et rassemblée où chacun trouve sa place".