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Pakistan : après le déluge, la colère

En août dernier, plus d'un quart du Pakistan était submergé par des pluies de mousson torrentielles. Environ 20 millions de personnes ont tout perdu. La catastrophe a laissé le Pakistan à genoux.

C’est une vague silencieuse. Plus de 20 millions de personnes, soit un habitant sur dix, ont été frappées par la pire catastrophe de l’histoire du Pakistan. En août dernier, les inondations ont laissé la plupart d’entre eux sans toit, sans travail, sans avenir.

Quatre mois plus tard, l’aide financière et matérielle de la communauté internationale arrive toujours au compte-goutte, mais les victimes ne se font de toute façon guère d’illusions. Ghulam Mohammad, qui vit toujours dans un camp de réfugiés au nord-ouest du pays, l’assure : "les dirigeants pakistanais prient pour que de telles catastrophes frappent le pays, parce qu’ils savent qu’ils vont s’enrichir !"

La corruption gangrène le Pakistan, et face à l’inaction des autorités, ce sont les mouvements islamistes qui jouent les sauveurs dans les zones inondées… Alors Khalid Khan, lui aussi victime de ces inondations, prévient : "cette crise va nourrir la haine contre le gouvernement, et les gens se tourneront alors vers les extrémistes, parce qu’ils n’auront pas d’autre option..."

C’est une vague silencieuse, mais pour le pouvoir pakistanais, elle pourrait à terme se transformer en lame de fond.