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Bonnes à tout faire à Hong Kong

Elles sont Philippines ou Indonésiennes. Poussées par la pauvreté, elles ont tout quitté pour devenir employées de maison à Hong Kong. Ces femmes pensaient se construire un avenir mais leur rêve a viré au cauchemar. Sans défense, nombre d’entre elles sont exploitées et maltraitées par leurs employeurs. FRANCE 24 est allé à la rencontre de cette main d’œuvre corvéable à merci.

Elles sont 300 000 femmes, toutes originaires des Philippines et d’Indonésie, à travailler dans l’ancienne colonie britannique.

Hongkong. L’endroit au monde où se concentrent le plus de “bonnes”.

Toutes sont officiellement des “domestic helpers” selon le terme administratif qui leur est attribué à Hongkong. Mais la réalité est tout autre.

Dans la plupart des quartiers de Hongkong, elles ont investi des rues entières. Leur présence s’est fondue dans le paysage ultra-urbain de la cité financière. Le dimanche, seul jour de congé qui leur est accordé, elles se regroupent en fonction de leur nationalité : le parc Victoria pour les Indonésiennes, le quartier financier de Central pour les Philippines.

À la différence d’autres pays, ces travailleuses migrantes ont la possibilité de se syndiquer et de descendre dans les rues pour revendiquer de meilleures conditions de travail, sans être réprimées. Du jamais vu dans le monde ! Leur salaire déclaré et fixé par les autorités hongkongaises s’élève à seulement 380 euros par mois, soit cinq fois moins que le salaire moyen de l'ancienne colonie britannique.

La moitié de ce gain est envoyé via les sociétés de transferts d’argent dans leur pays d’origine.

Chaque année, nombre d’entres elles déclarent subir de graves préjudices : agressions sexuelles, violences physiques, abus de pouvoir…Ces faits ont parfois même conduit à des actes de rébellion d’une rare violence. En 2009, plusieurs femmes ont craqué sous la pression de leur employeur avant de les tuer.