Pour constituer son équipe, Barack Obama a choisi des poids lourds du Parti démocrate, comme Hillary Clinton pour le secrétariat d'État. Le secrétaire à la Défense de l'administration Bush, Robert Gates, reste au Pentagone.
En n ommant Hillary Clinton au poste prestigieux de secrétaire d’État, Barack Obama a démontré sa volonté de soigner les vieilles blessures provoquées par l’épisode amer des Primaires. Confier trop de pouvoir à une ancienne rivale j ouissant d’une grande popularité aux Etats-Unis et à l’étranger pourrait s’avérer risqué. Mais ce choix d’une personnalité politique de grande envergure pourrait donner du poids à l'engagement présidentiel de prendre une part active dans les zones de conflit les plus chaudes. Et si leur collaboration se passe bien, leur duo pourrait faire des étincelles sur la scène mondiale.
Le se c rétaire à la Défense, Robert Gates, est le seul rescapé de l’administration Bush. Mais avec une armée mise à rude é p reuve et engagée sur deux fronts, ce n’était pas le moment pour Obama de jouer à l’apprenti sorcier. Respe c té de part et d’autres de la classe politique, Bob Gates s’est distingué en réglant un certain nombre de problèmes laissés par son prédécesseur, Donald Rumsfeld, en Irak. Il fait désormais face à un défi plus important : finir en Afghanistan ce que l’administration Bush a commencé.
Pour orchestrer les efforts afin de résoudre la plus grave crise économique depuis la Grande Dépression, l e président Obama a choisi deux politiciens aguerris. Timothy Geithner, ancien président de la banque de la Réserve fédérale de New York et candidat choisi par le président pour le secrétariat au Trésor, est unanimement respecté dans la classe politique et les milieux d’affaires. La révélation selon laquelle il aurait oublié, en toute bonne foi, de payer l’équivalent de 34 000 dollars d’impôts entre 2001 et 2004 ne devrait pas lui coûter son poste.
Anci en se crétaire au Trésor de Bill Clinton, Larry Summers apporte à Barack Obama, comme principal conseiller économique, des années d’expérience à la tête de l’économie américaine. Larry Summers, qui a déjà exercé le poste de président de l’université Harvard, a durement critiqué la réponse de l’administration Bush à la crise financière. Pourtant, certains, pour qui il reste l’artisan du "laissez-faire" économique des années 1990, se demandent s'il peut vraiment incarner le changement promis par M. Obama.
Peu d ’ins titutions ont été aussi critiquées que la Commission de sécurités et des échanges (SEC) dont le rôle consiste à faire en sorte que les marchés observent de bonnes pratiques. La personne chargée de restaurer la crédib ilité d e l’organisme de contrôle boursier est Mary Schapiro, une régulatrice expérimentée que le président Obama a qualifié "d’intelligente et stricte". Ses détracteurs attirent l’attention sur le fait qu’elle est coupable d’avoir laissé passer les fraudes de Madoff et autres escrocs alors qu’elle dirigeait l’Autorité de régulation financière et industrielle. Fera t-elle mieux à ses nouvelles fonctions ?
Crit iq ue virulent de la torture et des pratiques de "waterboarding" (torture par simulation de noyade), Eric Holder a été d és igné pour prendre la tête du département de la Justice. Eric Holder, qui est lui aussi un vétéran de l’administration Clinton, deviendra le premier ministre de la Justice noir des Etats-Unis. Ses états de service ont été un pe u entachés par la grâce accordée à la dernière minute par le président Bill Clinton à Marc Rich, un homme d’affaires condamné pour évasion fiscale, fraude et enfreinte à l’embargo sur l’Iran.
Le cho i x d’Obama pour conduire la réforme du système de santé américain, Tom Daschle, pourrait se retrouver face à un d éfi encore plus vertigineux. Barack Obama avait promis de pousser pour une refonte du système de santé et l’extension significative de l’assurance maladie. Toutes les précédentes tentatives pour mettre en place un système de soins public se sont heurtées à l’opposition du Congrès. Mais peu de gens connaissent le Capitole mieux que Tom Daschle, un ancien président du groupe démocrate. La crise économique augmentant le nombre de laissés-p our-compte, le temps de la réforme est sans doute venu.
Lauré at du prix Nobel de physique et militant acquis à la cause du changement climatique, le secrétaire à l’Énergie, Steve n Chu, incarne le vent de changement qui souffle désormais sur Washington. M. Chu devrait travailler avec la responsable des questions environnementales, Carol Browner, afin de promouvoir les sources d’énergie renouvelable et faire d es emplois "verts" une des clés de la relance économique