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Brest leader, où sont passés les ténors du championnat ?

Le Stade Brestois, fraîchement promu en Ligue 1, était destiné à jouer le maintien cette saison. Surprenants leaders du championnat depuis ce week-end, les Finistériens ont mis au jour les difficultés des favoris dans la course au titre.

Leader du championnat, invaincu depuis la 3e journée, meilleure défense de la Ligue 1 avec quatre buts encaissés en 11 matchs et avec huit matchs consécutifs sans prendre de but, le Stade Brestois affole les compteurs. Ce promu, doté d’un budget de 23,5 millions d’euros, le 19e de la Ligue 1, étonne autant qu’il séduit.  

"C'est magique. Ce début de saison est l'aboutissement d'un long travail. Cela prouve

que l'on n'est pas si mal que ça. On est une vraie équipe, il n'y a pas de star", résumait Romain Poyet, ailier finistérien, samedi soir après la victoire des siens face à Saint-Étienne (2-0), lors de la 11e journée de Ligue 1. Des dirigeants ambitieux, un entraîneur expérimenté, Alex Dupont, un effectif de qualité à peine remanié à l’intersaison et un public de connaisseurs : tous les voyants sont au vert pour ce club, remonté de National en Ligue 2 en 2004 et qui vise officiellement le maintien.

Le parcours des Bretons ressemble, jusque-là, à celui de Montpellier la saison dernière, qui avait accroché, l’année de sa remontée en Ligue 1, la cinquième place synonyme de qualification européenne. Leur première place amuse les amateurs de football toujours ravis de voir un "petit poucet" narguer les grands clubs en haut du classement. Mais une première place qui interpelle aussi sur le niveau actuel du championnat. Où sont passés les ténors de la Ligue 1 ? Alors qu'ailleurs en Europe, Chelsea survole la Premier League anglaise, le Real Madrid et le Barça surclassent la Liga espagnole et si la Lazio de Rome domine les débats en Italie, elle est talonnée par les favoris traditionnels comme l’Inter, l’AC Milan et la Juventus...

Quid des ténors du championnat ?

Sans faire injure au mérite des Brestois, qui le reconnaissent eux-mêmes, leur club n’était pas programmé pour jouer les premiers rôles en France. "Brest, c’est la belle surprise du chef favorisée par le départ catastrophique des grands clubs. Même s’il faut relativiser car on n'est qu’à la 11e journée" analyse l'ancien international français Manuel Amoros. "Seul l’OM a recollé au classement et si je ne m’inquiète pas pour Lyon, des clubs comme Auxerre et Bordeaux doivent réagir rapidement", poursuit-il. Très attendus, les cadors habituels ont en effet connu un retard à l’allumage en début de saison. Et pour des raisons diverses : un changement d’entraîneur (Bordeaux), des cadres blessés ou en méforme (Lyon) et un mercato agité (Marseille). Mais l’excuse ne tient plus à la 11e journée. Seul le champion en titre marseillais est parvenu à se ressaisir après un début d’exercice calamiteux (deux défaites lors des deux premières journées). L’OM pointe à la troisième place du classement avec un match en retard à disputer contre le deuxième, Rennes.

Convalescent, l’Olympique Lyonnais a fait un bond au classement ce week-end après sa victoire sur Sochaux (2-1). L’OL est remonté à la neuvième place. La question de l’avenir longtemps incertain de l’entraîneur Claude Puel étant réglée, les Gones peuvent se reconcentrer sur leur jeu. Quant aux Bordelais, champions de France 2009, leurs résultats irréguliers les cantonnent à la 13e place, avec un match en retard à jouer. Les hommes de Jean Tigana n’ont toujours pas digéré les départs à l’intersaison de Laurent Blanc, Yoann Gourcuff et enfin, celui de Marouane Chamakh. Et que dire d’Auxerre (10e) qui a attendu la 11e journée pour gagner son premier match depuis le mois d’avril à domicile (victoire 2-0 face à Nice), alors que ses joueurs disputent cette saison la Ligue des champions. Sans briller mais prometteurs, Lille et le Paris-SG ont, de leur côté, le mérite de figurer dans la première moitié du classement. Résultat : la course pour le titre est plus ouverte que jamais puisque six points seulement séparent le 2e du 17e…