En dépit des critiques, les États généraux du football, qui doivent se terminer vendredi, vont déboucher sur une réforme notable du mode de gouvernance de la Fédération française de football.
Au terme de la première journée (jeudi), les États généraux du football ont finalement donné naissance à une réforme sur le mode de gouvernance de la Fédération française de football (FFF). Ce plan d'action a été décidé par plusieurs acteurs du football, en présence de la secrétaire d'État aux sports, Rama Yade, répondant à la volonté du président de la République de réformer la Fédération suite au fiasco du Mondial sud-africain.
Un des trois axes de cette mini-révolution concerne l'élection du président de la FFF, qui se fera au scrutin de liste, c’est-à-dire sur la base du principe "un homme, un projet, une équipe". Jusqu’à aujourd’hui, l’élection avait quelque chose d’anachronique soit une personne issue du monde amateur, qui œuvrait en coulisse, avant de se présenter seul et d’être élu avec un score stalinien.
Autre réforme, le futur président sera à la tête d'un comité exécutif de douze membres (professionnels et amateurs), élus par l'Assemblée fédérale, et dont quatre ou cinq membres, chargés de fonctions exécutives essentielles (conseil d’administration, orientation des futures décisions), ne pourront avoir d'autre mandat. Ce dispositif a pour objectif d’éviter certaines erreurs du passé, comme la reconduction par le conseil des sages de Raymond Domenech, après l’élimination cinglante de la France à l’Euro 2008, contre l'avis de l’Assemblée.
Ce comité exécutif sera surveillé par un garde-fou de vingt-cinq membres, représentant toutes les composantes du football français, appelé Haute Autorité. Celle-ci aura des compétences comparables à celles du conseil de surveillance d'une entreprise, "un rôle d'alerte, de contrôle et d'interpellation", a indiqué Jacques Lambert, directeur général de la FFF. En ce qui concerne l'épineuse question de la répartition des voix entre le monde amateur et professionnel au sein de l'Assemblée fédérale, "les modalités et les chiffres restent encore à préciser", a déclaré M. Lambert.
Les pros souhaiteraient disposer de 40 % des voix, contre 25 % actuellement. Mais le monde amateur ne souhaite leur accorder que 33 %, ce qui leur conférerait tout de même une minorité de blocage, principale revendication des professionnels. Si toutes les questions n’ont pas trouvé réponse, plusieurs acteurs du football dont le président lyonnais, Jean-Michel Aulas, voit d’un bon œil ces réformes. Reste à voir si elles auront réellement une incidence sur le football français en général et sur les résultats de l’équipe de France qui, indirectement, est responsable de la tenue de ces États généraux décidés après la mutinerie de Knysna.
Aujourd’hui, au deuxième jour des États généraux, trois ateliers devront fournir des réponses sur trois autres sujets : la valorisation des compétitions nationales, la modernisation de l'environnement juridique des clubs et la régulation de l’économie du football.