!["Cette réforme des retraites cantonne les jeunes dans la précarité" "Cette réforme des retraites cantonne les jeunes dans la précarité"](/data/posts/2022/07/15/1657922052_Cette-reforme-des-retraites-cantonne-les-jeunes-dans-la-precarite.jpg)
Alors que le texte sur la réforme des retraites est sur le point d'être adopté, les étudiants mènent, ce mardi, une journée d'action dans l'Hexagone. La vice-présidente de l'Union nationale des étudiants de France répond aux questions de France 24.
Quel est l’objectif de la journée d’action menée par les étudiants ce mardi ? Quel est votre message ?
Annabelle Janodet, vice-présidente de l'Union nationale des étudiants de France : Nous sommes mobilisés un peu partout en France pour montrer que le mouvement contre la réforme des retraites continue, que les jeunes sont déterminés à aller jusqu’au bout. Cette journée d’action servira aussi à préparer la journée décisive de jeudi. Comment peut-on affirmer que le mouvement s’essouffle quand, il y a encore quelques jours, près de 3,5 millions de manifestants, cheminots, salariés, étudiants et lycéens sont descendus dans la rue pour protester contre cette réforme injuste?
Certains observateurs vous reprochent une mobilisation tardive, à l’heure où le texte est en passe d’être définitivement adopté…
Annabelle Janodet : La mobilisation des étudiants est de plus en plus visible. Si ce n’était pas le cas avant, c’est uniquement à cause du calendrier universitaire. Beaucoup d’étudiants étaient en vacances. Contrairement aux lycéens, ils ont commencé leurs cours début octobre. On s’est mobilisé juste après la rentrée universitaire et vu l’ampleur de la mobilisation et le ras-le-bol général, on ne compte pas s’arrêter là. Bien au contraire, on est en train de voir comment faire pour amplifier le mouvement étape par étape et répondre avec les autres acteurs de la société française à l’inflexibilité du gouvernement.
Que répondez-vous au gouvernement qui affirme que cette réforme a pour objectif d’assurer la retraite des jeunes d’aujourd’hui ?
Annabelle Janodet : On a du mal à comprendre cet argument. Cette réforme ne répond pas à nos attentes, au contraire elle nous cantonne dans la précarité. Aujourd’hui, la durée de formation des jeunes est plus longue, le premier emploi stable intervient à l’âge de 27 ans. Faites le calcul, 27 ans ajoutés aux 42 années de cotisations équivaut à une retraite à 69 ans. Et ce, sans compter la baisse des pensions qui résultera de cette réforme. Cela équivaut, en somme, à travailler plus longtemps pour gagner moins…ça ne passe pas.