
Les pénuries de carburant persistent malgré le déblocage de la plupart des dépôts annoncé par l'Union française des industries pétrolières. Jean-Louis Borloo, le ministre de l'Énergie, espère un retour à la normale mardi.
Tous les dépôts pétroliers du territoire français sont débloqués ce lundi après-midi, selon Jean-Louis Schilansky, président de l'Union française des industries pétrolières (Ufip). Fort de cette nouvelle, le ministre de l'Énergie, Jean-Louis Borloo, espère un retour à la normale dans 80 % des stations-service mardi.
"On peut se fixer comme objectif que les quatre cinquièmes des stations-service françaises soient en état de fonctionner demain, ce qui n'empêchera pas des désagréments ponctuels", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse, lundi soir.
Malgré cette annonce, les difficultés persistent toutefois. Lundi, une station-service sur trois rencontrait des problèmes d'approvisionnement, principalement dans l'ouest et la région parisienne, après un dimanche où elles n'ont pas été livrées et où les automobilistes se sont rués sur les pompes. Environ un tiers des 12 300 stations-service du pays sont à sec ou en manque d'au moins un carburant, selon l'Union des importateurs indépendants pétroliers (UIP).
"Comme il n'y a pas eu de réapprovisionnement des stations-service dimanche, et que le retour de week-end, notamment sur les stations d'autoroutes, a été intense, nous nous retrouvons ce matin avec une situation un peu tendue", a déclaré à l'AFP Alexandre de Benoist, délégué de l'Union des importateurs indépendants pétroliers (4 800 stations sur 12 300).
Les raffineries votent la reprise du travail
Mais la situation devrait peu à peu retourner à la normale. La fin de la grève a été votée ce lundi dans les deux raffineries françaises du groupe Esso situées à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) et Gravenchon (Seine-Maritime), a-t-on appris auprès de la direction du pétrolier. Plus tôt dans la journée, le dépôt de Saint-Pierre-des-Corps avait été débloqué par les forces de l'ordre et les salariés de la raffinerie de Reichstett (Bas-Rhin) ont également voté la levée du blocage des expéditions de leur site entamé le 15 octobre.
"La fin de la grève a été votée à Fos-sur-Mer ce week-end, et à Port-Jérôme Gravenchon aujourd'hui (lundi)", a indiqué une porte-parole de la direction d'Esso, en précisant que le groupe était toutefois "en attente de brut" pour pouvoir reprendre la production.
Dans les raffineries Total (La Mède, Feyzin, Grandpuits, Gonfreville, Donges et Dunkerque), la grève a été reconduite, a indiqué lundi un responsable de la CFDT, Jean-Michel Maton. Idem du côté de la raffinerie de Petit-Couronne (Seine-Maritime), où "un référendum va être organisé pour consulter l'ensemble des salariés d'ici là", a indiqué à l'AFP Yvon Scornet, délégué CGT.
Le gouvernement appelle, lui, à cesser la grève maintenant que le Parlement a trouvé un accord sur le texte de la réforme des retraites.