
Une grève des éboueurs parisiens perturbe légèrement le ramassage des poubelles dans la capitale. Mais la situation reste sous contrôle, selon la mairie de Paris. Cette dernière exclut d'ailleurs un scénario "à la marseillaise" (photo).
Dans la cité phocéenne, où plus de 8 000 tonnes de déchets s'amoncellent sur les trottoirs, les salariés du ramassage des ordures ont entamé lundi leur 15e jour de grève, en marge du mouvement social contre la réforme des retraites. Douze des seize secteurs de la ville sont touchés. Un scénario "à la marseillaise" est-il envisageable à Paris, où, depuis quelques jours, outre la pénurie de carburant, les Parisiens ont pu constater une perturbation dans le ramassage des poubelles dans certains quartiers ? "C’est non seulement à éviter, mais il est même exclu de voir s’amonceler des déchets dans les rues de la capitale, ne serait-ce que pour des motifs évidents de salubrité publique", affirmait un porte-parole de la mairie de Paris, ce matin à France24.com
Blocages à Ivry
Selon ce dernier, près de 12 % des éboueurs étaient en grève ce matin contre 15 % selon la CGT du Nettoiement (qui est majoritaire dans la capitale). Par ailleurs, des grévistes paralysent depuis le 19 octobre le centre de traitement des déchets d’Ivry (Val-de-Marne), le plus important d’Europe, obligeant les bennes à décharger leurs déchets dans d’autres secteurs - dont Issy-les-Moulineaux. Deux garages de camions-poubelles sont également bloqués à Ivry par des grévistes.
"Personne ne veut voir le scénario marseillais arriver à Paris. Qui peut sincèrement penser que les grévistes de la ville de Marseille soient ravis de poursuivre la grève et de voir les déchets s’amonceler ?", s’indigne Régis Vieceli, secrétaire général de la CGT du Nettoiement. Le mouvement de grève sera reconduit demain. "Nous avons une double revendication. D’une part, nous suivons le mouvement national contre la réforme des retraites et, d’autre part, nous sommes mobilisés pour défendre nos salaires et nos emplois", explique Régis Vieceli. Ce dernier demande à être reçu par le maire de Paris, Bertrand Delanoë. "S’il nous reçoit, nous sommes prêts à débloquer les sites pour se concentrer sur la réforme des retraites", conclut le responsable syndical.
Priorité aux ordures ménagères
Sur le terrain, la mairie de Paris tente de s’adapter. "Notre priorité est de procéder au ramassage par des agents non grévistes ou qui ne sont pas affectés aux ordures ménagères, au détriment des opérations de balayagen s’il le faut", indique un porte-parole, qui souligne qu’il n’y avait "aucune poubelle résiduelle à Paris" ce matin. Dans la capitale, l’organisation de la collecte des déchets relève de la Direction de la propreté et de l'eau de la mairie. Pour rappel, les services municipaux assurent la collecte dans les 2e, 5e, 6e, 8e, 9e, 12e, 14e, 16e, 17e et 20e arrondissements. Quant à la collecte dans les autres arrondissements, elle est réalisée par des entreprises privées.