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Les syndicats appellent à deux nouvelles journées d'action

De nouvelles journées d'action auront lieu le 28 octobre et le 6 novembre, à l'appel de l'Intersyndicale. Au Sénat, le gouvernement vient de recourir à une procédure visant à accélérer le vote du projet de loi sur la réforme des retraites.

Les syndicats, réunis cet après-midi au siège parisien de la CFDT, ont appelé à deux nouvelles journées d’action le 28 octobre et le 6 novembre.

Les sénateurs ont adopté dans la nuit de mercredi un amendement qui prévoit l’organisation d’une réflexion nationale dès 2013 sur la mise en place d’un système de retraite à point, tel qu’il existe en Italie ou en Suède. Une ouverture perçue comme un geste à destination de la CFDT, dont c'était l'une des revendications.

"Les organisations syndicales appellent leurs organisations à poursuivre leurs mobilisations afin de rassembler le plus grand nombre et d'amplifier le soutien de l'opinion publique", écrivent-elles dans un communiqué. "Elles veilleront au respect des biens et des personnes", précisent-elles. De nombreux incidents ont émaillé les manifestations tout au long de la semaine.

Dans l’après-midi, des milliers de lycéens et d’étudiants ont pris le relais des salariés dans les rues des grandes villes de France. L’Union nationale des étudiants de France (Unef), l’Union nationale des lycéens (UNL) et la Fédération indépendante démocratique lycéenne (Fidl) ont, pour la première fois depuis le début du mouvement, appelé à un rassemblement indépendant. Pour la première fois également, des collégiens se sont joints à la contestation en se rassemblant devant un établissement du 3e arrondissement de Paris, sans en perturber le fonctionnement.

À Paris, 4 000 jeunes ont manifesté, selon la police. Ils étaient "plus de 15 000" selon l’Unef. "Sarko, Fillon, on veut garder nos pensions", ou "Sarko, Fillon, casseurs social", scandait la foule. "C’est toute la jeunesse qui manifeste. Le mouvement se poursuivra tant que la jeunesse ne sera pas entendue", a assuré Jean-Baptiste Prévost, président du syndicat étudiant, aux journalistes de l’AFP.

À Lyon, où des heurts opposent police et jeunes depuis une semaine, la manifestation rassemblant un millier de lycéens et d’étudiants a été coupée en deux par les forces de l’ordre. La police a également bloqué tous les accès environnants, provoquant la colère des manifestants.

L’UNL a recensé quelque 5 000 manifestants à Bordeaux (3 500 selon la police), 2 500 manifestants à Rennes et Montpellier et 2 000 à Lille.

Jeudi, sur les 4 302 lycées du territoire, 312 étaient perturbés "à des degrés divers", selon le ministère de l’Éducation. Un chiffre estimé à 1 300 selon les syndicats lycéens. Sur les 83 universités de l’Hexagone, entre 7 et 11 étaient bloquées et 4 à 5 fermées sur décision administrative.

Le gouvernement veut accélérer le vote du Sénat

Après trois semaines d’examen au Sénat, le gouvernement tente d’accélérer le vote du projet de loi sur la réforme des retraites. Dans l’après midi, il a demandé un "vote bloqué", ou "vote unique" sur une partie des articles additionnels du texte, une procédure prévue par l’article 44 de la Constitution, visant à accélérer les débats.

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"Il y aura un vote (...) à un moment donné, il faut décider."
Les syndicats appellent à deux nouvelles journées d'action

Jusqu’à présent, l’opposition multipliait les explications sur chaque vote de chaque amendement, allongeant considérablement la durée de l’examen du texte par le Sénat. Dorénavant, chaque amendement sera présenté par son auteur, mais il ne sera pas systématiquement soumis au vote. Les sénateurs ne voteront donc qu’une seule fois pour l’ensemble des amendements.

L’annonce du recours au "vote unique" a été accueillie par un concert de protestations sur les bancs de l’opposition. "Le Sénat est bafoué", "la sanction est arrivée", s’est exclamé le président du groupe socialiste Jean-Pierre Bel. Nicole Borvo Cohen-Seat, leader des sénateurs du groupe CRC-SPG (Groupe communiste, républicain, citoyen et des sénateurs du Parti de gauche), a pour sa part estimé que ce recours était "une mauvaise réponse à nos concitoyens".

"Le PS a la mémoire courte. Quand il était au pouvoir il a utilisé 28 fois cette procédure", a répondu Éric Woerth, ministre du Travail et architecte de la réforme des retraites, au micro de Mickaël Szames, envoyé spécial de France 24. "Le débat a largement eu lieu. C’est la troisième semaine de débat, on a passé 125 h à débattre de tous les sujets", a-t-il poursuivi, expliquant que les 33 articles du texte avaient été examinés et que le vote unique portait sur des articles additionnels.

Selon des informations recueillies par l’envoyé spécial de France 24, Mickaël Szames, le vote pourrait intervenir dans la nuit de vendredi à samedi.