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Alors qu'une réunion de l'intersyndicale est prévue, ce jeudi après-midi, sur la suite à donner à la mobilisation contre la réforme des retraites, les organisations lycéennes et étudiantes appellent à un rassemblement à 14h à Paris.

AFP - Lycéens et étudiants maintenaient la pression sur le gouvernement jeudi, avant une réunion de l'intersyndicale des salariés dans l'après-midi sur la suite à donner au mouvement de protestation contre la réforme des retraites qui suscite toujours une pénurie de carburant.

Les sénateurs ont adopté dans la nuit de mercredi un amendement qui prévoit l’organisation d’une réflexion nationale dès 2013 sur la mise en place d’un système de retraite à point, tel qu’il existe en Italie ou en Suède. Une ouverture perçue comme un geste à destination de la CFDT, dont c'était l'une des revendications.

L'Unef, première organisation étudiante, et les organisations lycéennes UNL et Fidl ont appelé à un rassemblement à 14H00 à Paris devant l'université de Jussieu (Ve arrondissement), avant de défiler jusqu'à Denfert-Rochereau (XIVe).

A la veille des vacances scolaires, les lycéens continuent à perturber nombre d'établissements. A 09H00, 312 lycées étaient perturbés "à des degrés divers", soit 7,25% des 4.302 lycées, selon le décompte quotidien du ministère de l'Education nationale. L'UNL et la Fidl recensaient 1.300 lycées perturbés ou bloqués.

Les étudiants perturbent ou bloquent entre sept et onze universités selon les sources, sur un total de 83. Quatre à cinq établissements sont fermés administrativement.

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La journée a débuté dans le calme à Lyon et Nanterre, théâtres de violents incidents depuis lundi. Ces violences n'ont "à ce stade rien à voir" avec les émeutes de 2005 dans les banlieues, a assuré le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux qui a annoncé l'interpellation de 245 personnes mercredi, portant à 1.901 leur nombre en octobre.

Pour la première fois à Paris, des collégiens ont manifesté. Rassemblés devant le collège Montgolfier (IIIe), proche du lycée Turgot (IIe), en pointe dans le mouvement, une cinquantaine d'élèves de troisième ont laissé entrer les autres collégiens, selon un responsable éducatif.

A Turgot, un mur de poubelles et 300 jeunes ont bloqué l'accès, a constaté un journaliste de l'AFP, et plusieurs centaines de jeunes ont manifesté aux abords du Jardin du Luxembourg en fin de matinée.

Pendant le défilé de Jussieu à Denfert, les syndicats de salariés se réuniront en intersyndicale au siège de la CFDT pour décider d'une éventuelle nouvelle journée de mobilisation, probablement le jeudi 28 octobre.

Le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault s'est déjà dit favorable à "un nouveau temps forts dès la semaine prochaine", son homologue de FO Jean-Claude Mailly appelant de ses voeux "une nouvelle journée de grève publique/privée".

Sur le front du carburant, le ministre de l'Ecologie et de l'Energie, Jean-Louis Borloo, a affirmé sur RTL qu'il ne restait "plus que 14 dépôts" bloqués "sur les 92 ou 93 très importants". Il s'est toutefois refusé à "dire précisément" quand l'approvisionnement reviendrait à la normale.

Brice Hortefeux a pour sa part assuré que les dépôts renfermaient encore "plusieurs semaines de réserve".

Christian Roux, représentant des exploitants de stations-service, a toutefois relevé que de "gros problèmes d'approvisionnement" perdurent.

Au-delà des raffineries bloquées, les salariés continuent de mettre en place des barrages filtrants sur les routes.

Interrogé sur Europe 1, le président de l'Assemblée nationale Bernard Accoyer (UMP) a dit espérer un vote définitif du projet de loi par le Parlement "dans le courant de la semaine prochaine".

Les sans-papiers ont annoncé leur volonté de rejoindre le mouvement. Le collectif SoS Soutien aux Sans-papiers les y a appelés, estimant que "le moment n'est plus au cloisonnement des luttes".