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Les aéroports d'Orly et de Roissy menacés de panne sèche

Les grèves paralysant les 12 raffineries françaises ont entraîné la fermeture de l'oléoduc qui alimente en kérosène les deux plus importants aéroports de la région parisienne. Les réserves de Roissy pourraient être à sec d'ici à 48 heures.

La situation reste tendue ce samedi en France sur le front des carburants. Dans plusieurs régions du pays, les pompes sont à sec et l'oléoduc alimentant les aéroports de Roissy et d'Orly, en région parisienne, a cessé de fonctionner. Touchée par la grève, la raffinerie de Gargenville, qui approvisionne les deux aéroports via l'oléoduc, est à l'arrêt.

Aéroports de Paris (ADP), la société qui exploite les deux plateformes aéroportuaires, a cependant assuré n'éprouver aucune "inquiétude". "On dispose de plusieurs jours de stock", a fait valoir l'un de ses porte-parole. Vendredi, la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) a émis une consigne visant à réserver les stocks de carburant de Roissy aux avions au départ. "On impose aux compagnies étrangères de doubler l'emport de kérozène pour qu'elles puissent repartir

LA QUASI TOTALITÉ DES RAFFINERIES À l'ARRÊT

- La France compte 12 raffineries.

- 9 sont à l'arrêt ou en cours d'arrêt mercredi, selon l'Union française des industries pétrolières. Elles représentent 70 % des capacités du secteur.

- Le groupe Total a annoncé l'arrêt de ses six raffineries dont celle de Donges, en Loire-Atlantique, la deuxième du pays, une majorité des salariés étant en grève

- Parmi les quatre raffineries qui continuent de fonctionner, plusieurs tournent au ralenti en raison de grèves partielles ou par manque de pétrole brut.

- Les agents des terminaux pétroliers de Fos-sur-Mer et Lavera protestent depuis le 27 septembre contre la réforme portuaire, votée en 2008.

- L'arrêt ou le rédemarrage d'une raffinerie prend plusieurs jours.

sans charger de carburant à Roissy", a indiqué le porte-parole.

Du côté de la société Trapil, qui gère l'oléoduc, on tire toutefois la sonnette d'alarme. Selon elle, les réserves de Roissy seront à sec d'ici à 48 heures. Le site Internet du quotidien économique "La Tribune" cite des sources du secteur aérien indiquant que Shell n'a plus de carburant à Roissy et que Total est au bord de la rupture de stock. Pas plus optimiste, le ministère de l'Écologie craint une pénurie de kérosène dès mardi. À Orly, en revanche, la menace semble moins immédiate. Le deuxième aéroport de la région parisienne pourrait encore compter sur ses stocks une quinzaine de jours.

Des importations de kérosène de l'Europe

Le président de l'Union française des industries pétrolières (UFIP), Jean-Louis Schilansky, a assuré de son côté à l'AFP que "la France est approvisionnée en carburant et en kérosène". Il reconnaît que "la situation est tendue", mais tempère. L'UFIP "fait tous les efforts possibles pour qu'il n'y ait pas de rupture d'approvisionnement".

Actuellement, les importations proviennent par camions, par barges et par bateaux, d'Italie, d'Espagne, de Belgique et d'Allemagne.

Les 12 raffineries métropolitaines sont désormais en grève, 10 d'entre elles sont à l'arrêt ou en cours d'arrêt.

Le secrétariat d'État aux Transports a souligné que les forces de l'ordre avaient évacué, "dans le calme", de nouveaux dépôts samedi matin, dont celui de Rouen. Sur instruction de l'Élysée, les forces de l'ordre étaient déjà intervenues vendredi au petit matin pour déloger les manifestants contre la réforme des retraites qui empêchaient les camions citernes de s'approvisionner aux dépôts de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), Bassens (Gironde) et Cournon d'Auvergne (Puy-de-Dôme).

Mais le mouvement ne cesse de s'amplifier avec l'entrée en grève, vendredi, du site d'Esso à Gravenchon (Seine-Maritime) et de celui de Petroplus à Reichstett (Bas-Rhin).

Du côté des stations-service, dont plusieurs centaines seraient déjà à sec, les distributeurs de carburant ont reçu l'autorisation de piocher dans les stocks de réserve à hauteur de 10 jours de consommation.