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Le Parti communiste se réunit pour évoquer la succession de Hu Jintao

La réunion plénière du Comité central du Parti communiste chinois s'est ouverte à Pékin. Durant 4 jours, les 300 membres vont étudier le prochain plan quinquennal, ainsi que l'après Hu Jintao, prévu pour 2013.

AFP - Le plénum du Parti communiste chinois s'est ouvert vendredi à Pékin au moment où montent les appels à une démocratisation en Chine, une semaine après l'annonce de l'attribution du prix Nobel de la paix au dissident emprisonné Liu Xiaobo.

Officiellement, les réformes politiques ne sont pas au programme de cette réunion plénière, qui doit débattre du plan quinquennal 2011-2015. Mais celle-ci pourrait être le théâtre d'intenses batailles politiques desquelles émergera la future équipe dirigeante de la Chine.

Le plénum, qui rassemble environ 300 membres, doit durer jusqu'à lundi, ont annoncé les médias. Traditionnellement, rien ne transparaît avant la fin de ce rendez-vous entouré de secret, qui se déroule dans un grand hôtel du centre de Pékin.

Le 12e plan quinquennal devrait comporter peu de surprises et valider la politique consistant désormais à favoriser la demande intérieure pour limiter la dépendance de la Chine de ses exportations et améliorer la couverture sociale afin d'éviter que ne se creuse encore le fossé entre les riches et les pauvres et de limiter les risques d'instabilité.

Toutefois, selon les experts, les réformes politiques devraient susciter des débats, probablement vifs, alors qu'approche la fin des mandats du président Hu Jintao et du Premier ministre Wen Jiabao, en 2013.

Le chef du gouvernement, généralement perçu comme plus libéral, a créé début octobre la surprise avec des déclarations inédites à la chaîne de télévision américaine CNN, censurées en Chine.

"Je crois que la liberté d'expression est indispensable dans tous les pays", a dit M. Wen. "Nous devrions (...) créer les conditions permettant (au peuple) de critiquer l'action du gouvernement". Enfin, a-t-il admis, les appels pour la "démocratie et la liberté vont devenir irrésistibles".

"Les récentes déclarations de Wen Jiabao représentent l'opinion d'une faction au sein du parti qui espère avancer rapidement (sur le plan des réformes) mais cette faction ne l'emportera pas nécessairement", estime l'analyste politique Willy Lam, de l'Université chinoise de Hong Kong.

Cette semaine, d'anciens hauts responsables du PCC et de médias chinois ont interpellé le gouvernement dans une pétition au style très direct et dénonçant le manque de liberté d'expression.

"Si le parti communiste ne se réforme pas lui-même, s'il ne se transforme pas, il mourra de mort naturelle", estiment les auteurs de la lettre publiée sur l'internet, avant d'être effacée des principaux portails et forums de discussion chinois.

Vendredi, une autre lettre audacieuse réunissant une centaine de signatures appelait les dirigeants à libérer le prix Nobel Liu Xiaobo et tous les autres dissidents et à "mettre en oeuvre une transition sociale pacifique afin de faire de la Chine un pays démocratique, doté d'un Etat de droit digne de ce nom".

Une semaine après l'attribution du Nobel de la paix, Pékin ne décolérait pas.

"L'attitude des Occidentaux quant aux réformes politiques de la Chine témoigne d'un fossé béant entre la façon dont la Chine se développe et la façon dont ils attendent que la Chine se développe", estimait vendredi le journal officiel Global Times. L'éditorial insiste sur les "réformes politiques progressives" en oeuvre en Chine et la "stabilité (que) chérissent les Chinois".

Le plénum représente une nouvelle occasion pour l'actuel vice-président chinois Xi Jinping, probable héritier de Hu Jintao, de se rapprocher du pouvoir suprême en accédant à la vice-présidence de la Commission militaire centrale.

De son côté Li Keqiang, premier vice-Premier ministre, est présenté comme le probable successeur de Wen Jiabao.

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