De retour du Sud-Soudan, où un référendum sur la sécession de la région est prévu en janvier, l'acteur américain appelle la communauté internationale à agir pour empêcher que le pays ne plonge à nouveau dans la violence.
À quelques mois d'un référendum déterminant pour l'avenir du Soudan, l'acteur américain George Clooney, de retour d'un voyage dans le sud du pays, appelle à la mobilisation de la communauté internationale. "Il faut mettre en place une solution diplomatique pour éviter que le Soudan ne plonge à nouveau dans la violence", a-t-il déclaré mercredi à FRANCE 24.
Accompagné du défenseur des droits de l'Homme John Prendergast, fondateur de "The Enough Project" - un mouvement visant à empêcher les génocides et les crimes contre l'humanité -, George Clooney s'est rendu la semaine dernière au Sud-Soudan où la population doit se prononcer, le 9 janvier par référendum, sur le maintien ou non de leur région au sein du pays.
Deux décennies de guerre civile, entre le Sud et le Nord du pays, ont fait près de 1,5 million de victimes, qui ont succombé au combat, à la maladie ou à la famine. L'accord de paix conclu en 2005 prévoit que le Sud organisera un réferendum pour décider de son éventuelle sécession.
Le président soudanais Omar El-Béchir, poursuivi pour génocide par la Cour pénale internationale, a déclaré mardi qu'il n'accepterait pas "d'alternative à l'unité". "Une incroyable quantité de pétrole est en jeu, a affirmé George Clooney mercredi. Omar El-Béchir ne veut pas perdre le Sud, et donc les revenus du pétrole."
"Nous avons 88 jours"
Selon la star hollywoodienne, le référendum devrait déboucher sur un vote pour l'indépendance du Sud. "Le peuple du Sud-Soudan a été soumis à l'esclavage, torturé, violé et assassiné pendant des générations, mais il a obtenu en 2005 le droit de voter pour sa liberté. Il le fera le 9 janvier", a ajouté George Clooney.
Celui-ci a également prévenu que Khartoum mènerait très probablement des opérations militaires afin de perturber le vote. John Prendergast a, lui, appelé les Américains et les Européens à œuvrer avec l'Union africaine pour créer "la voie de la paix" entre les différentes parties.
Les deux hommes avaient rencontré mardi le président américain Barack Obama, pour lui faire part de leur sentiment après leur visite au Sud-Soudan - et notamment à Abyei, une zone que se disputent le Nord et le Sud. La Maison Blanche a réitéré sa volonté de "tout faire afin d'assurer un référendum pacifique", précisant qu'"en fin de compte, ce sont les dirigeants politiques du Soudan qui sont responsables de l'avenir du pays".
"Nous devons relancer le partenariat qui a aidé les Soudanais à tourner la page de la guerre civile en 2005", a insisté George Clooney sur FRANCE 24.
"Nous avons 88 jours pour mettre quelque chose en place, a-t-il poursuivi, dans un appel à la communauté internationale. Nous sommes arrivés trop tard en République démocratique du Congo, nous sommes arrivés trop tard au Rwanda, nous sommes arrivés trop tard au Darfour. Nous sommes venus, nous avons essayé de réparer les dégâts et avons dépensé des milliards de dollars pour cela."
"Là, nous avons l'opportunité d'agir avant qu'il ne soit trop tard. La situation exige une attention soutenue."