
Après plusieurs années d'absence, la voix du pays des Cèdres est sur le point de donner deux concerts exceptionnels à Beyrouth. Un événement que les fans de ce symbole fédérateur pour le Liban attendent avec impatience.
Après sept ans d’absence, la diva libanaise Fairouz revient sous les feux de la rampe au Palais des congrès du Biel, à Beyrouth. L’artiste âgée de 74 ans donnera deux concerts, le 7 et le 8 octobre, à l’occasion de la sortie de son dernier album au Liban "Eh fi amal" ("Oui l'espoir existe"), écrit et composé par son fils Ziad el-Rahbani. Plus de 6 000 places ont été vendus dès le premier jour de leur mise en vente à des prix allant jusqu’à 260 dollars (185 euros).
Révélée dans les années 1950 par les frères Mansour et Assi el-Rahbani, célèbres compositeurs et figures de la musique arabe, sa voix a conquis les cœurs et les foyers du Proche-Orient, en passant par les pays du Golfe, jusqu’au Maghreb. "Fairouz est le dernier symbole de l’âge d’or musical du monde arabe. Sa voix est un symbole fédérateur pour le Liban car elle incarne toutes les blessures, les peurs et les rêves des Libanais depuis l’indépendance du pays jusqu’à ce jour", déclare à France24.com Pierre Abi Saab, responsable de la rubrique culture du quotidien libanais "Al Akhbar".
Imbroglio familial
À l’instar de son pays, actuellement divisé politiquement, la carrière de Fairouz a été marquée par un différend familial sur une sombre histoire de droits d’auteur qui a longtemps empêché la diva d'interpréter les tubes qui ont fait sa renommée. Des chansons coécrites par les deux frères Rahbani, pour la plupart à consonance patriotiques et tragiques, qui ont bercé plusieurs générations de Libanais notamment pendant les 15 ans de guerre civile (1975-1990).
L’annulation d’une pièce de théâtre dans laquelle devait se produire "l’Édith Piaf du monde arabe" au Casino du Liban à la suite d'une plainte des fils de Mansour Rahbani fut le dernier épisode en date de cet imbroglio. Ses fans, du Caire à Beyrouth en passant par Jérusalem, s’étaient alors mobilisés, en vain, pour protester contre le bâillonnement de la voix du pays des Cèdres. Son retour sur le devant de la scène est donc très attendu. "Les concerts de ce mois seront peut-être les derniers rendez-vous donnés par Fairouz aux publics libanais et arabe. Il ne faut pas laisser passer cette chance", conclut Pierre Abi Saab.