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L'art contemporain, star de la 9e Nuit Blanche parisienne

Quelque 140 oeuvres d'artistes contemporains vont illuminer toute la nuit les rues de la capitale, à l'occasion de l'édition 2010 de la Nuit Blanche. Deux lignes de métro resteront ouvertes, la manifestation s'achevant à 7 heures ce dimanche.

AFP - Une constellation de petites lumières vertes plane dans les jardins de l'Hôtel-Dieu, des aspirateurs jouent de l'harmonica dans une salle feutrée d'un édifice ancien: la 9e édition de la Nuit Blanche ce samedi invite à entrer dans l'intimité de dizaines d'oeuvres contemporaines.

Répartie dans trois secteurs de la capitale, cette édition 2010 a l'art de faire découvrir des oeuvres distantes chacune de 200 mètres maximum.

Exemple: au détour d'un parc, une vieille camionnette Citroën garée dans un bassin à Belleville (XXe) est éclairée de l'intérieur par magnifique lustre. Juste à côté, on tombe sur une école éventrée de boudins blancs gonflés à bloc.

"L'exigence et la sensibilité prévalent sur le spectaculaire et sur l'exhibitionnisme environnant", souligne samedi à l'AFP Christophe Girard, adjoint PS chargé de la culture, pour qui "l'intime et le sensible peuvent également être populaires".

Une prévisite de presse en minibus sous une pluie battante vendredi soir a ainsi révélé plusieurs petits bijoux et quelques surprises.

A l'hôtel de Lauzun (IVe), fleuron de l'architecture du XVIIe siècle, le visiteur peut non seulement pénétrer un site remarquable rarement ouvert au public, mais aussi s'arrêter dans la salle des gardes devant 13 aspirateurs jouant de l'harmonica.

L'artiste, Céleste Boursier-Mougenot, a voulu détourner cet objet du quotidien: "Les aspirateurs sont reliés à des accordeurs de guitare qui déclenchent la soufflerie des harmonicas. En fonction de la note qu'ils entendent, ces aspirateurs recherchent une harmonie et quand la note qui les intéresse retentit, ils se déclenchent et jouent", expliquait vendredi soir un représentant de l'artiste.

Dans les jardins de l'Hôtel-Dieu, premier hôpital de France fondé au VIIe siècle, Erik Samakh relate l'histoire de ses "lucioles", des minis lumignons solaires accroché en l'air qui scintillent la nuit après avoir emmagasiné la lumière du jour.

"J'ai eu une histoire terrible avec cette installation. Toute les lucioles préparées (à l'avance) ont brûlé dans le crash d'un avion cargo à Dubaï le 3 septembre. Il a fallu tout refaire", relatait l'artiste vendredi.

"Chaque point lumineux est comme une petite vie fragile, comme à l'hôpital ou des vies sont sauvées, parfois non", confie-t-il.

Sur l'immense façade de l'Hôtel de ville, l'artiste Michelangelo Pistoletto fait danser des néons qui disent dans une vingtaine de langues "aimer les différences".

C'est d'ici que le maire PS de Paris Bertrand Delanoë, Christophe Girard son adjoint, et Martin Bethenod le directeur artistique, devaient donner le coup d'envoi officiel de la manifestation vers 22H30. Les sites seront accessibles jusqu'à 07H00 dimanche.

"Par le passé, certains ont pu aller plus vers des arts de la rue, du côté du cinéma, mon choix a été de se concentrer sur l'art contemporain, c'est pour moi le noyau de Nuit Blanche", souligne Martin Bethenod.

Les quelques 140 projets artistiques sont répartis dans le centre de Paris autour des îles de la Cité et Saint-Louis; à l'ouest, autour du Trocadéro et de la place de l'Alma et à l'est dans le quartier de Belleville et du boulevard de La Villette.

Quelque 90 médiateurs, des étudiants en général, accompagneront le public, sans compter le site internet paris.fr qui permet de préparer sa déambulation.

La RATP étant partenaire officiel, les manifestations culturelles seront reliées toute la nuit entre elles par les lignes 9 et 14 du métro et le réseau Noctilien. Le métro sera lui-même le théâtre de créations.