À l'instar de Madrid et Bruxelles, nombre de capitales européennes sont le théâtre, ce mercredi, de mobilisations sociales contre les plans d'austérité adoptés par les gouvernements européens pour lutter contre la crise économique.
Baisse des salaires, augmentation des impôts et des taxes, recul de l'âge de départ à la retraite… Pour nombre de syndicats européens, les mesures d’austérité adoptées par les différents gouvernement du Vieux Continent, soucieux d'endiguer les effets de la crise économique, ont remis en cause un certain nombre d’acquis sociaux. Pendant que les gouvernements tentent, par tous les moyens, de limiter les dépenses publiques, les citoyens européens semblent à bout de nerfs.
Après deux journées de manifestations en septembre, en France, contre la réforme des retraites en cours d'examen au Parlement, l'Espagne, où le chômage a plus que doublé entre 2007 et 2010, connaît la cinquième grève générale de son histoire. Lancé par les deux principaux syndicats, UGT et CCOO, le mouvement s’oppose aux réductions des dépenses publiques et à l'assouplissement des conditions de licenciement mises en œuvre par le gouvernement socialiste de José Luis Zapatero.
L’ensemble du pays devrait tourner au ralenti alors qu’une centaine de défilés ont débuté à partir de midi dans les quatre coins du royaume. Les transports fonctionnent a minima tandis que les journalistes se sont mis en grève mardi afin de pouvoir couvrir les manifestations de ce mercredi.
"Non à l’austérité, oui à l’emploi"
La Confédération européenne des syndicats accompagne cette journée d'action espagnole par des manifestations à travers toute l'Europe, avec pour mot d’ordre : "Non à l'austérité, oui à l'emploi et à la croissance".
À Bruxelles, en Belgique, près de 100 000 personnes sont attendues dans la rue. Des délégations issues de 30 pays, dont la France, la Grèce, l'Allemagne, l'Italie, la Pologne doivent se joindre au mouvement qui partira vers 13 heures de la gare du Midi. Pendant que les syndicalistes battent le pavé, la Commission européenne doit, elle, formuler des propositions de sanctions très contestées à l’encontre des pays de la zone euro qui n’ont pas respecté la discipline budgétaire.
En Grèce, où le chômage n'avait pas atteint un niveau aussi élevé depuis 11 ans (11 % en mars 2010), les manifestations se succèdent depuis des semaines. La Confédération générale des travailleurs de Grèce (GSEE), dont une délégation se trouve à Bruxelles, appelle au maintien de la mobilisation ce mercredi et annonce déjà une grève de 24 heures le 7octobre. Près de 750 000 fonctionnaires devraient alors se mobiliser contre la baisse de leurs salaires et de leurs pensions de retraite.
Au Royaume-Uni, l’Unison, le principal syndicat de la fonction publique, appelle à une journée nationale d'action et prévoit une grève générale le 20 octobre, jour de la présentation du plan de rigueur, qui prévoit la diminution des aides sociales et le gel des salaires d’une partie des fonctionnaires.
L’Irlande suit le mouvement. Deux plans d'austérité se sont succédé en 2009, imposant, malgré d'imposantes manifestations, une baisse générale des allocations et une réduction de 5 à 15 % du traitement des fonctionnaires.
Ailleurs, la contestation n’est pas en reste. En Allemagne, les sidérurgistes viennent d’annoncer une période de "grèves ponctuelles" pour leurs salaires. En Italie, les confédérations syndicales mobiliseront leurs adhérents en octobre. En République tchèque, 40 000 fonctionnaires ont défilé à Prague le 21 septembre. En Roumanie, près de 6 000 policiers en colère ont manifesté le 24 septembre contre la baisse d’un quart de leur salaire.
Des manifestations sont également prévues au Portugal, en Lituanie, en Serbie, en Pologne et à Chypre.