Wen Jiabao, Premier ministre chinois, a demandé la libération immédiate, et sans conditions, du capitaine du chalutier chinois détenu par le Japon depuis le début du mois de septembre, sous peine de "nouvelles mesures".
AFP - Le Premier ministre chinois a menacé le Japon mercredi de "nouvelles mesures" s'il ne libère pas "immédiatement" le capitaine d'un bateau chinois, tandis que Tokyo cherchait une issue à la crise en appelant à des "discussions de haut niveau" dès que possible avec la Chine.
De New York, Wen Jiabao -- plus haut responsable chinois à s'exprimer sur ce contentieux -- a demandé au Japon de libérer "immédiatement et sans conditions" le capitaine d'un chalutier détenu par Tokyo depuis son arraisonnement début septembre et dont l'incarcération a déclenché une crise diplomatique.
"Dans le cas contraire, la Chine prendra d'autres mesures", a menacé M. Wen, cité par l'agence Chine Nouvelle de New York, où il doit prendre part à des réunions de l'ONU et s'entretenir avec plusieurs dirigeants dont, jeudi, le président américain Barack Obama.
La crise diplomatique sino-japonaise a été déclenchée par l'arraisonnement, le 7 septembre, du chalutier chinois qui venait d'entrer en collision avec deux patrouilleurs nippons près d'îlots de mer de Chine orientale revendiqués par les deux pays et appelés Senkaku en japonais et Diaoyu en chinois.
La Chine a menacé dimanche d'exercer de "fermes mesures de rétorsion" à l'encontre du Japon, furieuse de la prolongation de la détention du capitaine du bateau de pêche, Zhan Qixiong, jusqu'au 29 septembre, date à laquelle la justice japonaise statuera sur son cas.
Pékin a suspendu les contacts de haut niveau avec Tokyo et convoqué six fois l'ambassadeur du Japon, un nombre exceptionnel, exigeant que soit libéré le capitaine.
Le ton était mercredi nettement plus conciliant à Tokyo, apparemment soucieux de trouver une sortie de crise.
Le porte-parole du gouvernement japonais a proposé la tenue de "discussions de haut niveau" dès que possible avec la Chine afin d'apaiser la pire crise sino-japonaise depuis 2006.
"Il serait bien de tenir des discussions de haut niveau, comprenant un dialogue d'ensemble sur les questions stratégiques, dès que possible", a estimé Yoshito Sengoku.
"Les îles Senkaku font partie du territoire japonais, il n'y a pas de question territoriale" à ce sujet, a réaffirmé toutefois le ministre japonais des Affaires étrangères, Seiji Maehara, lors d'un entretien avec la presse nippone à New York, diffusé par la télévision NHK.
"Quand quelque chose arrive, nous le traitons conformément aux lois de notre pays", a-t-il ajouté au sujet de la détention du capitaine chinois.
Fraîchement nommé chef de la diplomatie nippone par le Premier ministre de centre-gauche Naoto Kan, M. Maehara accompagne celui-ci à New York pour participer, à partir de jeudi, à l'Assemblée générale des Nations unies.
"Nous traitons cette affaire la tête froide, rien de plus et rien de moins", a souligné M. Maehara. "S'il y a une possibilité, j'aimerais expliquer la position japonaise à la Chine", a-t-il ajouté, tout en notant qu'aucune rencontre n'était prévue.
Pékin avait prévenu mardi que l'atmosphère entre la Chine et le Japon n'était "pas propice" à une rencontre de leurs Premiers ministres à New York, alors que ce type d'entrevue bilatérale a d'habitude lieu en marge de l'Assemblée générale.
Interrogé sur la possibilité malgré tout d'une telle rencontre aux Etats-Unis, le porte-parole du gouvernement nippon, M. Sengoku, a estimé qu'il s'agissait "d'une option possible". "Nous devons aussi voir s'il n'y a pas d'autres voies, au plus vite".
Le président Barack Obama doit rencontrer jeudi séparément les chefs de gouvernement chinois et japonais en marge de l'Assemblée générale à New York.