Trois membres d'équipage français ont été enlevés au large du Nigeria après la prise d'assaut de leur navire, dans la nuit de mardi à mercredi. Hervé Morin, ministre de la Défense, a estimé sur France 24 qu'il pourrait s'agir d'un acte de piraterie.
Trois Français ont été enlevés, dans la nuit de mardi à mercredi, à bord d’un navire qui naviguait au large du Nigeria, à proximité du champ pétrolier d’Addax. Annoncée par leur employeur, la société de services maritimes Bourbon, l'information a, depuis, été confirmée par le ministère français des Affaires étrangères.
Sur son site Internet, le groupe français annonce : "Le navire Bourbon Alexandre et ses 16 membres d’équipage ont fait l’objet d’un assaut conjugué de plusieurs canots rapides". Le communiqué précise que "trois membres d’équipage de nationalité française ont été enlevés, tandis que les 13 autres membres sont restés à bord, et [qu'] aucun blessé n’est à déplorer". Contacté par France 24, le groupe Bourbon ajoute qu’aucune revendication n’a été formulée jusqu'à présent.
"Généralement, les enlèvements dans la région sont l’œuvre des rebelles du delta du Niger, mais un programme d’amnistie a été engagé et a entraîné une accalmie", assure le correspondant de RFI au Nigeria, Ali Kabré. Celui-ci ajoute sur l’antenne de France 24 qu’aucune hypothèses n’est pour l’instant écartée, même celle d’un enlèvement commandité par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) "qui pourrait avoir étendu ses activités jusqu’au large du Nigeria, où de nombreux bateaux français sont en activité".
Cellule de crise à Marseille
Les proches des personnes enlevées ont été prévenus et une cellule de crise a été mise en place, par la société Bourbon, à Marseille. Le groupe indique travailler avec les autorités françaises et nigérianes et se refuse à divulguer d'autres informations susceptibles de "nuire à la libération des membres d’équipage enlevés".
Cette prise d’otage intervient alors que les services français sont toujours mobilisés pour tenter de retrouver sept otages, dont cinq ressortissants français, capturés jeudi dernier au Niger par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Interrogé par France 24, le ministre français de la Défense, Hervé Morin, indique que selon toutes vraisemblances, il doit s'agir d'"un acte de piraterie classique", qui sont très fréquents dans le golfe de Guinée. "Je crois, de mémoire, qu'il y a eu à peu près une centaine d'actes de piraterie en 2009 dans le Golfe de Guinée", a déclaré le ministre. "Tout nous laisse penser que nous sommes en effet dans le cadre d'un acte de piraterie classique", a-t-il ajouté.