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La Coupe du monde des sans-abri ou la réinsertion par le foot

Le Brésil accueille la 8e Coupe du monde de football des sans-abri. Un événement sportif et social qui permet à des joueurs vivant dans la précarité d’échapper, pendant quelques jours, à leur quotidien et même de favoriser leur réinsertion.

La 8e Coupe du monde de football des sans-abri s’ouvre dimanche sur la plage mythique de Copacabana, à Rio, où quelque 500 joueurs venant de 64 pays tenteront de hisser leurs couleurs jusqu’en finale. La première épreuve de la "Homeless World Cup" s'était déroulée à Graz, en Autriche en 2003. Nel Young, un Écossais éditeur d'un journal vendu par des SDF, est à l’origine de ce projet social.
Parmi les sélections de huit joueurs qui postulent pour succéder à l'Ukraine, tenante du titre, figure l’équipe de France. Samir, Husein, Arezki, Anthony, Robert, Moussa, Djamel et Mahmoud ont entre 20 et 28 ans. Sans domicile fixe, demandeurs d’asile ou en difficulté à cause de problèmes familiaux, ces Bleus espèrent revenir victorieux. "Je me dis que j’ai de la chance de participer à ce tournoi et de représenter la France. C’est un honneur pour nous et ça nous donne des responsabilités là-bas", témoigne Samir sur le site de l’association "Remise en jeu" qui chapeaute l’équipe de France des sans-abri.
Épanouissement personnel et projet d’insertion
Ces Bleus sont sélectionnés sur des critères sportifs et sociaux "car il faut préserver l’équilibre du groupe en évitant que l’un des joueurs se sente exclu de par son profil", explique Christophe Aubin, président du collectif "Remise en jeu". Au-delà de la performance sportive, l’objectif de l’opération est de permettre à ces joueurs de changer de situation et de se réinsérer à travers le sport. "Ce type d’expérience a une influence bénéfique pour leur épanouissement personnel et leur projet d’insertion. Ils reviennent avec un état d’esprit différent, une confiance en soi restaurée et une motivation accrue pour faire des stages et des formations", affirme Christophe Aubin.
Rendez-vous à Paris en 2011
Sur son site web, l'organisation "Homeless World Cup" estime à 70% la proportion de sans-abri dont la vie a "significativement changé" après la compétition. "Je crois profondément que le football peut changer les vies. Le sport donne une discipline de vie et un but lorsque l'on se lève le matin", estimait de son côté Arsène Wenger, l’entraîneur français d'Arsenal, lors de la présentation de l'édition 2011 de la compétition qui se tiendra au cours du mois d’août à Paris sur les pelouses du Champ de Mars.
Même s’il ne faut pas s’attendre à des répercussions footballistiques après le tournoi, selon Christophe Aubin, le rêve est permis. Cet été, le prestigieux club de Manchester United a recruté le Portugais Bebe, qui a la particularité d’avoir disputé une Coupe du monde des sans-abri…