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Le skipper Michel Desjoyeaux (Foncia) garde toujours la tête de la course ce dimanche et peut commencer à rêver de sa victoire. Son premier poursuivant, Roland Jourdain (Veolia), est maintenant à plus de 400 milles.

AFP - Après dix semaines d'une course haletante, Michel Desjoyeaux (Foncia) a fini par prendre le pouvoir sur le Vendée Globe et, fort d'une bonne journée d'avance à l'approche de l'Equateur, peut désormais rêver de victoire, si aucun incident de vient interrompre sa progression.

Desjoyeaux peut-il encore être battu?

Le skippeur de Foncia, depuis le départ, a réalisé la course parfaite. Et les systèmes météos qu'il lui reste à traverser ne permettront pas, a priori, des options spectaculaires à ses poursuivants.

Mais le nombre impressionnant d'abandons (18 bateaux sur 30 au départ) ne peut qu'inciter à la prudence. Une avarie de mât, de quille, ou une collision avec un objet ou un animal sont des risques que les skippeurs ne maîtrisent pas forcément.

Desjoyeaux a été relativement épargné jusqu'ici. "J'ai dû changer des éléments d'un des parcs de batterie qui étaient faibles (...) Depuis deux jours, je garde juste le pilote automatique et les instruments de navigation. Je fais attention, mais ce sera bon jusqu'à la fin de ce tour du monde", indiquait-il vendredi. "Mais globalement, le bateau va bien. Je suis agréablement surpris de son état actuel quand je vois les conditions que l'on a eues".

Où en sont ses poursuivants?

Roland Jourdain (Veolia Environnement) était dimanche à plus de 400 milles, regardant impuissant le leader s'échapper dans des alizés beaucoup plus porteurs. Il pourrait se rapprocher un peu dès lundi si Desjoyeaux, comme c'est prévisible, vient buter dans les calmes du "pot au noir", la zone équatoriale. Mais Jourdain s'y cognera lui aussi rapidement.

Le débonnaire Breton, cette semaine, était surtout heureux de voir que sa réparation tenait le coup, après les fissures provoquées la semaine précédente par un choc avec un cétacé.

Derrière eux, le troisième Le Cleac'h (Brit'Air) est à quatre jours de mer et Sam Davies (Roxy) à près d'une semaine.

Pourquoi Vincent Riou sera-t-il classé malgré son abandon?

Pour dédommager Riou (PRB), qui a démâté après avoir endommagé son gréement dans la manoeuvre de sauvetage de Jean Le Cam le 6 janvier, le jury a décidé de lui octroyer définitivement la troisième place du Vendée Globe. La place qu'il occupait après le naufrage de Le Cam.

Cette décision ne lèse pas les autres concurrents, car Riou, vainqueur du Vendée Globe 2001, sera classé ex aequo avec le véritable troisième. Et le quatrième à franchir la ligne sera effectivement classé quatrième.

Pourquoi les "sans grade" souffrent-ils autant à l'arrière?

Dee Caffari (Aviva), Arnaud Boissières (Akena Verandas) et Brian Thompson (Bahrein Team Pindar) ont trouvé vendredi sur leur route, au cap Horn, la pire tempête de ce Vendée Globe, avec des vents de face atteignant les 160 km/h et des vagues de neuf mètres.

Les trois ont réussi à s'en sortir indemnes: Thomson en tournant en rond pendant plusieurs heures pour rester sous le vent de l'île des Etats, à l'est de la Terre de Feu. Boissières en se déroutant largement vers le sud pour s'écarter du lit du vent, et Caffari en se mettant au ralenti au sud du Horn.

Mais le Pacifique n'a pas dit son dernier mot. Rich Wilson (Great American III), 58 ans, a subi ce week-end la pire punition de sa vie, dans des creux de sept mètres. "Je n'ai dormi que deux heures depuis 40 heures (...) le mouvement du bateau est violent, ce qui rend la vie dangereuse sur le pont et également dangereuse à l'intérieur", témoignait-il dimanche.