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Nouveau mouvement contre la réforme des retraites le 23 septembre

Plusieurs syndicats (CGT-CFDT-CFTC-CFE/CGC-FSU-Unsa) ont jugé insuffisantes les propositions de Sarkozy sur la pénibilité et ont appelé à "faire du jeudi 23 septembre une grande journée de grèves et de manifestations" contre la réforme des retraites.

AFP - Insatisfaits des concessions de Nicolas Sarkozy mercredi sur sa réforme des retraites, les syndicats ont appelé à une nouvelle "grande journée de grèves et de manifestations" le jeudi 23 septembre, forts des défilés massifs de mardi.

A l'issue de près de quatre heures de réunion, l'intersyndicale (CGT-CFDT-CFTC-CFE/CGC-FSU-Unsa), jugeant que les annonces du chef de l'Etat "ne modifient pas le caractère injuste et inacceptable de la réforme" des retraites proposée, a fixé ce rendez-vous au 23 septembre, pour peser sur le débat au Sénat à partir du 5 octobre.

En outre, les six organisations ont prévu une autre forme de mobilisation le mercredi 15 septembre, date prévue du vote du projet de loi à l'Assemblée, appelant à "une journée forte d'initiatives et d'interpellations des députés, des membres du gouvernement et du président de la République dans les départements et les circonscriptions".

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Nouveau mouvement contre la réforme des retraites le 23 septembre

La CGT veut ainsi "ancrer et élargir la mobilisation", sans brûler les étapes d'ici l'adoption définitive du projet de loi, prévu d'ici la Toussaint.

Sont absents de l'appel commun Solidaires et FO, qui a promis pour sa part qu'il serait "dans l'unité d'action".

Après les défilés mardi de 1,12 million (police) à plus de 2,7 millions de personnes (CGT) en France, un nouveau palier dans la contestation de la réforme, les syndicats sont en position de force et ont obtenu que Nicolas Sarkozy intervienne dès mercredi matin.

Le président a assuré en Conseil des ministres qu'il était "attentif" aux "préoccupations" de la rue mais qu'il n'était "pas question" de revenir sur l'âge de départ en retraite à 62 ans, ni sur l'âge pour une pension sans décote à 67 ans.

Il a cependant annoncé plusieurs concessions, chiffrées à un milliard d'euros.

Concernant la prise en compte de la pénibilité, Nicolas Sarkozy propose d'abaisser de 20% à 10% le taux d'incapacité à partir duquel un salarié pourrait partir plus tôt, sous certaines conditions.

Il a aussi promis d'"améliorer le dispositif carrières longues" pour qu'un plus grand nombre de salariés ayant commencé à travailler très jeunes en bénéficient.

Le président a en outre annoncé le maintien des règles de calcul actuelles pendant encore cinq ans du dispositif permettant aux parents fonctionnaires, ayant eu trois enfants et 15 ans de service, de faire valoir leurs droits à la retraite avant l'âge légal.

Au passage, M. Sarkozy a "félicité" pour "leur engagement" dans la réforme François Fillon et le ministre du Travail Eric Woerth, très affaibli par l'affaire Bettencourt.

Les modifications à la réforme proposées par l'exécutif ont été aussitôt décriées par les syndicats. Cela ressemble "à du bricolage" et "ne règle pas les problèmes de fond de la réforme", pour la CFDT. Ce sont "des mesurettes" pour FO et des "ajustements nettement insuffisants" pour l'Unsa.

Tous les syndicats réclament le maintien de l'âge légal à 60 ans et à 65 ans pour une pension sans décote.

Alors que la discussion générale sur les retraites, débutée mardi, a repris mercredi après-midi à l'Assemblée nationale dans un climat toujours tendu, l'opposition a aussi critiqué les annonces de l'Elysée, Martine Aubry (PS) stigmatisant "une fin de non-recevoir" aux Français "qui étaient dans la rue" et le PCF des mesures "totalement insuffisantes".

Deux organisations patronales ont aussi exprimé leurs réserves, la CGPME s'inquiétant des propositions sur la pénibilité et les carrières longues faisant peser un "risque non négligeable sur le bénéfice financier attendu de cette réforme", et l'UPA (artisanat) mettant en garde contre une "reconnaissance sans limite de la pénibilité", synonyme de hausses d'impôts pour les entreprises.

De son côté, le Medef a estimé que les propositions sur la pénibilité respectaient "l'équilibre général de la réforme".