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Des Slovaques incarcérés à Bangui pour tentative de coup d'État

Une dizaine de Slovaques sont accusés par le gouvernement centrafricain d'avoir fomenté un coup d'État après être entrés illégalement dans le pays. Arrêtés dans le sud-ouest de la République centrafricaine le 1er septembre, ils sont détenus à Bangui.

AFP - Une dizaine de Slovaques ont été arrêtés le 1er septembre dans le sud-ouest de la Centrafrique et transférés à Bangui, où ils demeuraient détenus lundi pour tentative de coup d'Etat, a annoncé à l'AFP le porte-parole du gouvernement centrafricain, Fidèle Ngouandjika.

"Le gouvernement a déjoué une tentative de coup d'Etat venue de l'extérieur. (...) Les forces de défense et de sécurité de notre pays ont arrêté à cet effet le 1er septembre dernier une dizaine de personnes de nationalité slovaque entrées illégalement sur le territoire centrafricain et qui s'apprêtaient à mettre à exécution ce coup d'Etat", a déclaré M. Ngouandjika dans un entretien téléphonique, confirmant certaines informations de presse.

Vendredi, le site Internet de l'hebdomadaire panafricain Jeune Afrique avait fait état de l'arrestation d'"une dizaine de personnes armées" à Nola, dans la région de la Shanga, à plus de 600 km à l'ouest de Bangui.

Le porte-parole du gouvernement n'a pas fourni de détails sur le ou les commanditaires de ce projet de putsch présumé, ni le pays de "l'extérieur" qui serait impliqué.

Selon Fidèle Ngouandjika, les Slovaques "étaient en train de prendre possession d'une importante cargaison d'armes et de munitions de guerre" lorsqu'ils ont été arrêtés à Nola.

"Pour le moment, ces personnes sont transférées à Bangui et gardées à vue à la police où elles font l'objet d'une enquête qui a été ouverte à ce sujet pour déterminer les implications internes et externes de cette tentative de coup d'Etat. (...) Seule l'enquête permettra donc de situer les responsabilités et de dire quelles étaient les intentions réelles des personnes arrêtées et leurs complices", a-t-il affirmé.

"Pour le moment, nous nous réservons de faire des commentaires pouvant gêner le travail de la justice centrafricaine qui s'occupe de cette affaire. Mais nous affirmons qu'une tentative de coup d'Etat a été déjouée et l'enquête est en cours", a-t-il ajouté.

"Le gouvernement n'accuse aucun pays voisin dans cette affaire. Seule l'enquête je le répète, déterminera les responsabilités", a-t-il insisté.

La région de la Shanga est frontalière du Congo-Brazzaville. Les autres pays voisins de la Centrafrique sont le Cameroun, le Tchad, le Soudan et la République démocratique du Congo (RDC).

L'annonce de ces arrestations intervient près de six mois après la révélation par Bangui de la découverte d'un projet de putsch supposé.

Le 13 mars, le ministre de la Sécurité nationale, Jules Bernard Ouandé, avait annoncé sur les médias d'Etat que les autorités avaient déjoué ce "plan d'attaque", qui devait être exécuté dans la semaine du 15 au 20 mars. Selon lui, les renseignements avaient mis en cause l'ex-président Ange Félix Patassé, sans le nommer clairement. M. Patassé a rejeté toute implication.

La Centrafrique doit organiser en janvier des élections présidentielle et législatives après deux reports, étape importante pour ce pays qui tente de mener à son terme un processus de paix après avoir été confronté pendant des années à des rébellions, coups d'Etat et exactions de rebelles, militaires et "coupeurs de routes".
afp