L'Inde souhaite pouvoir davantage contrôler les données cryptées qui circulent via les BlackBerry, Skype ou encore Gmail, la messagerie de Google. Une offensive qui intervient alors que les tensions au Cachemire s'intensifient.
New Delhi ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Après RIM et ses BlackBerry, le gouvernement indien s’en prend maintenant à Google et à Skype. Des requêtes officielles indiennes devaient être envoyées aux deux entreprises, ce mardi, a appris l’agence de presse indienne PTI News, lundi.
L’Inde souhaite, en effet, que ses services de renseignements puissent "contrôler" les communications qui transitent par Skype, le populaire service de téléphonie par Internet, et par Gmail, la messagerie de Google. Or, pour l'heure, ces deux services offrent à leurs utilisateurs un niveau de cryptage des données qui rend un tel contrôle difficile. "Toutes les compagnies, que ce soit Google, Skype ou n'importe quelle autre, doit nous fournir ce genre d’information", a indiqué à la BBC un responsable du ministère indien de l’Intérieur.
Situation au Cachemire
De son côté, RIM a obtenu lundi un délai supplémentaire de 60 jours avant que l’Inde ne décide de bannir, ou non, les BlackBerry de son territoire. Premier vendeur au monde de smartphones, le constructeur canadien est en discussion depuis plusieurs semaines avec New Delhi pour parvenir à un accord. En Inde, plus d’un million de personnes utilisent un BlackBerry.
Même si RIM assure ne pas transiger sur la qualité des services offerts à ses clients, il semblerait que celui-ci ait accepté de faire certaines concessions. L'hypothèse la plus probable serait qu’il ouvre un serveur en Inde, permettant ainsi aux services de renseignements indiens d’avoir un accès direct aux données transitant par les BlackBerry, qui resteront cependant cryptées.
Cette offensive coordonnée de l'Inde contre des géants des communications à l’ère d’Internet intervient alors que la situation au Cachemire s’est fortement détériorée ces dernières semaines. Une enquête du "Huffington Post" et de l’agence de presse américaine AP souligne que les mouvements de résistance au Cachemire indien utilisent de plus en plus les nouveaux médias pour s’organiser.