Le nombre de chômeurs a baissé de 0,5% en juillet après un recul de 0,3% en juin. Mais en comptant les demandeurs d'emploi exerçant une activité réduite, le chômage a progressé de 0,1% à plus de 4 millions de personnes en incluant les Dom-Tom.
REUTERS - La stabilisation du marché du travail s'est confirmée au mois de juillet en France avec une accélération du recul du chômage des jeunes et une progression des offres d'emplois alors que l'exécutif s'apprête à une rentrée sociale et politique agitée.
Le nombre de demandeurs d'emploi dans la catégorie A, qui regroupe les personnes sans activité et en recherche active d'emploi, a reculé pour le deuxième mois consécutif, diminuant de 14.400 (-0,5%) le mois dernier en métropole, à 2.676.600 personnes.
Il avait reculé de 8.600 (-0,3%) en juin, qui constituait la deuxième baisse de l'année après celle de mars.
En ajoutant les demandeurs d'emploi exerçant une activité réduite (catégories B et C), le nombre de demandeurs d'emploi augmente en revanche de 0,1% en variation mensuelle en juillet (+5.300 personnes) pour une hausse de 8,1% sur un an à 3.963.800 personnes (4.208.300 y compris Dom).
"C'est positif, on a pour le deuxième mois consécutif une baisse du chômage. C'est l'indication d'une stabilisation du chômage", a estimé la ministre de l'Economie Christine Lagarde dans un entretien à Reuters.
"On a une batterie d'indicateurs qui est positive et qui nous laissent espérer que ce début de tendance (...) pourra probablement tenir", a-t-elle ajouté en citant les intentions d'achats, le fret maritime, la publicité, l'intérim, la reconstitution des stocks, les investissements et la consommation.
"Qui dit moins de demandeurs d'emploi dit plus de salaires donc plus de consommation et puis, au niveau des finances publiques, moins d'indemnités de chômage et donc une situation des finances publiques-Unedic améliorée", a poursuivi Christine Lagarde alors que le gouvernement prépare le projet de budget 2011 qui sera dévoilé fin septembre.
L'exécutif a confirmé la semaine dernière son objectif de ramener le déficit public de la France à 6% du PIB l'année prochaine malgré l'abaissement d'un demi-point, à 2,0%, de sa prévision de croissance de l'économie.
Baisse pour les jeunes, hausse pour les séniors.
Selon le Parti socialiste, "le gouvernement isole la diminution du chômage en catégorie A pour se décerner un satisfecit inopportun et déplacé".
"La réalité, c'est une nouvelle augmentation du nombre de personnes inscrites à Pôle emploi dans les catégories A, B, C", ajoute son secrétaire national à l'emploi, Alain Vidalies, qui juge dans un communiqué que "le gouvernement a baissé les bras face au chômage".
La relative embellie du marché de l'emploi résulte d'une accélération de la baisse du chômage des jeunes.
Les offres d'emplois collectées par Pôle Emploi ont quant à elles renoué avec la hausse.
Chez les jeunes de moins de 25 ans, le nombre de chômeurs a baissé de 2,8% en catégorie A par rapport à juin et recule de 1,8% sur un an. Pour les catégories A, B et C, le chômage des jeunes baisse de 0,2% sur un mois mais augmente encore de 1,8% sur un an.
Les offres d'emplois collectées par Pôle emploi ont progressé de 3,6% en juillet en France métropolitaine et affichent une hausse de 12,7% sur un an. Elles étaient en recul de 0,6% en juin par rapport au mois précédent pour une hausse de 7,1% sur un an.
Le chômage de longue durée et celui des plus de 50 ans a en revanche continué de progresser.
Chez les plus de 50 ans, le chômage s'est accru de 0,8% en catégorie A (+17,6% sur un an) et de 1,1% pour les trois principales catégories (+17,1% sur un an).
Le nombre de chômeurs de longue durée - inscrits à Pôle emploi depuis un an ou plus - a augmenté de 0,8% en juillet pour les catégories A, B, C avec une hausse qui reste massive sur un an (+27,6%).
Le détail de la statistique montre également que les entrées au service public de l'emploi en catégorie A, B et C ont baissé de 2,4% par rapport à juin, pour une baisse de 4,4% sur un an.
Les sorties des mêmes catégories sont dans le même temps restées stables mais progressent de 4,1% sur un an. Parmi elles, les radiations administratives progressent de 7,3% par rapport à juin, les arrêts de recherche de 11,5% et les entrées en stage de 17%.
L'économie française a créé 23.900 emplois dans le secteur marchand au premier trimestre avec une croissance de l'économie de 0,1% et 35.000 au deuxième trimestre où la croissance à accéléré à +0,6%.
Le taux de chômage au sens du BIT sera publié le 2 septembre par l'Insee. Il était ressorti à 9,5% au premier trimestre (9,9% en comptant les départements d'Outre-mer), au plus haut depuis l'automne 1999.