
Le site Wikileaks publie une note de la CIA sur les risques d'exportation du terrorisme par les États-Unis, soulignant qu'Al-Qaïda recrute des Américains difficiles à identifier. L'agence de renseignement minimise la portée de ces révélations.
REUTERS - Le site Wikileaks, spécialisé dans la divulgation de documents confidentiels, a publié mercredi une note de la CIA sur les risques que les Etats-Unis deviennent un pays "exportateur de terrorisme" via le recrutement d'Américains par Al Qaïda ou d'autres organisations.
Le document, rédigé par un bureau de l'Agence centrale de renseignements baptisé "Red Cell" ("Cellule rouge"), est loin d'être un événement, a affirmé un responsable américain. Les notes de Red Cell sont uniquement destinées à la réflexion et ne constituent pas un point de vue officiel.
Wikileaks a provoqué la colère des autorités américaines en publiant le mois dernier plus de 70.000 documents militaires confidentiels sur l'engagement américain en Afghanistan et menace d'en dévoiler 15.000 autres prochainement malgré les mises en garde du Pentagone.
La note de trois pages fait part des risques qu'Al Qaïda utilise des Américains pour ses opérations, soulignant qu'ils sont difficiles à identifier et peuvent facilement communiquer grâce à un accès "sans entrave" à internet ou d'autres méthodes.
La CIA a minimisé la portée de ce document, notant que les équipes d'analystes de la "Red Cell" sont chargées d'élaborer des scénarios hypothétiques et de présenter des points de vue originaux qui s'éloignent des opinions habituelles.
De tels documents sont largement distribués au sein de la communauté du renseignement, contrairement à des notes hautement confidentielles.
Le document mentionne le cas d'Américains impliqués dans des complots présumés au Pakistan, en Inde et dans d'autres pays et ajoute que "contrairement à l'opinion commune, l'exportation américaine du terrorisme ou des terroristes n'est pas un phénomène récent".
Notant que les Etats-Unis ont obtenu souvent auprès de leurs alliés des réponses positives à leurs demandes d'extradition depuis les attentats du 11 septembre 2001 à New York et Washington, les analystes préviennent que cela pourrait changer.
"Si les Etats-Unis étaient considérés comme un 'exportateur de terrorisme', les gouvernements étrangers pourraient demander un arrangement réciproque qui aurait des conséquences pour la souveraineté américaine", écrivent-ils.