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Des militaires ont découvert 72 cadavres dans une ferme, dans l'État de Tamaulipas, frontalier du Texas aux États-Unis, après un assaut contre les occupants de la ferme. Il s'agirait d'émigrants clandestins venus d'Amérique centrale.
AFP - Un charnier contenant 72 cadavres, dont ceux de 14 femmes, probablement des émigrants clandestins venus d'Amérique centrale selon le témoignage d'un survivant, a été découvert dans une ferme du nord-est du Mexique, non loin des Etats-Unis.
Des militaires mexicains des troupes de la Marine sont tombés sur les corps mardi près de San Fernando, une ville de 30.000 habitants dans l'Etat de Tamaulipas, à la frontière avec le Texas, après une opération terrestre et aérienne contre les occupants de la ferme, qui ont riposté tout en prenant la fuite.
Trois suspects et un soldat ont été tués dans les échanges de tirs, a annoncé le ministère de la Marine. Un fuyard, un mineur, a été arrêté.
En inspectant la ferme, les militaires ont fait la découverte macabre des 72 corps, a précisé le ministère.
"Il s'agit apparemment" de personnes originaires d'Amérique centrale, a déclaré un représentant du Parquet, sous couvert de l'anonymat et en citant "le témoignage d'un survivant".
Le survivant, blessé par balle, avait donné l'alerte à un barrage routier où il avait demandé de l'aide en affirmant avoir été attaqué par des malfaiteurs dans cette ferme.
Il a dit à des médias locaux être équatorien. Le groupe de clandestins avait été intercepté par des hommes armés, qui leur auraient proposé de travailler pour eux comme hommes de main, mais les auraient abattus devant leur refus, ressort-il de ses déclarations.
Un demi-million d'émigrants clandestins traversent chaque année le Mexique, la plupart en provenance d'Amérique centrale, selon la Commission mexicaine des droits de l'Homme.
En six mois, entre septembre 2008 et février 2009, 10.000 d'entre eux ont été enlevés par des bandits, d'après les chiffres de la Commission, et la plupart des survivants ont accusé le gang des "Zetas".
Les "Zetas" sont la force montante du trafic de drogue dans le Tamaulipas, où ils concurrencent le cartel dit "du Golfe", leur ancien employeur. Ils y sont suffisamment puissants pour se permettre de dresser des barrages sur les routes et de contrôler la circulation, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Au Mexique, les règlements de comptes entre trafiquants et leurs affrontements avec l'armée et la police ont fait officiellement 28.000 morts depuis l'arrivée au pouvoir en décembre 2006 du président Felipe Calderon, qui a fait déployer 50.000 militaires en renfort de la police.
Les bandes rivales s'affrontent pour le contrôle du trafic de drogue et l'approvisionnement du marché des Etats-Unis, premier client mondial de la cocaïne. Mais certaines d'entre elles, les "Zetas" notamment, ont fait du racket des clandestins une activité parallèle.
Ces "Zetas" sont dirigés par d'anciens membres d'unités d'élite des forces armées mexicaines qui avaient déserté dans les années 1990 et s'étaient mis au service du chef du cartel du Golfe, Osiel Cardenas Guillen, actuellement en prison aux Etats-Unis.
Selon les autorités, les deux organisations se sont séparées il y a plusieurs mois et s'affrontent pour le contrôle du trafic dans plusieurs Etats mexicains, dont le Tamaulipas.
Les cartels utilisent différentes méthodes pour se débarrasser des corps de leurs victimes, fosses communes ou dissolution dans l'acide. En janvier 2009, le prisonnier Santiago Meza, alias El Pozolero, avait avoué avoir fait disparaître 300 cadavres avec cette méthode sur ordre d'un cartel.
Un charnier de 55 cadavres non identifiés avait été découvert le 7 juin à Taxco (sud). Le 24 juillet, 51 autres cadavres avaient été trouvés dans neuf charniers de l'Etat de Nuevo Leon (nord).