Après sept années de présence en Irak, la dernière brigade américaine a quitté le pays ce jeudi. Un retrait qui fait craindre une recrudescence des violences dans le pays.
La dernière brigade de l’armée américaine stationnée en Irak a quitté sa base ce jeudi et se trouve désormais au Koweït, avant d'être prochainement rapatriée aux États-Unis.
Il n’y a désormais plus que 56 000 soldats américains en Irak, dont le rôle est d’entraîner l’armée et la police irakienne. Ceux-ci doivent quitter le pays avant le début 2012, comme s’y est engagé Barack Obama en février 2009.
Le départ de la dernière brigade américaine a soulevé peu d’enthousiasme au sein des populations irakienne et américaine, alors que les violences continuent d’ensanglanter le pays.
itUn nouvel attentat contre l’armée a tué 59 personnes mardi à Bagdad, tandis que début août, un triple attentat avait fait plus de 40 morts à Bassora.
"Les attaques ont repris après que les Américains ont quitté les grandes villes", confie à l’AFP un membre du ministère irakien de l’Intérieur. "Que va-t-il se passer s’ils partent pour de bon ? Les Américains doivent rester parce que le gouvernement irakien ne contrôle rien du tout", assure-t-il.
"Ces attentats démontrent que l’Irak peut très rapidement retomber dans un cycle de violence", met en garde Régis le Sommier, rédacteur en chef de "Paris-Match" et spécialiste du pays. Sur l’antenne de France 24, il assure que les "factions qui avaient renoncé à la violence peuvent très bien reprendre le combat", même s’il rappelle que "la fréquence des attentats est bien moindre que ce qu’elle était en 2006-2007".
"Faire le travail nous-mêmes"
Le porte-parole du gouvernement irakien, Ali al-Dabbagh, estime cependant que le pays est prêt à assurer la sécurité de ses citoyens. "La préparation des forces de sécurité irakiennes vont leur permettre de combattre cette menace, déclare-t-il à l’AFP. Nous avions le choix entre avoir des troupes étrangères stationnées sur notre territoire ou faire le travail nous-mêmes, nous avons décidé de nous débrouiller seuls avec nos forces de sécurité."
Côté américain, on minimise l’importance du retrait des troupes. Un porte-parole du Pentagone a ainsi assuré ce jeudi que "personne n’avait déclaré la fin de la guerre" et qu’il y avait "toujours des combats".
En plus de la recrudescence des violences, le pays doit également faire face à une crise politique, les principaux partis n'arrivant pas à former un nouveau gouvernement cinq mois après les législatives. Le parti mené par le Premier ministre Nouri al-Maliki est arrivé en tête en mars dernier, mais il n’est toujours pas parvenu à former un gouvernement de coalition.