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L'ONU peine à récolter les 460 millions de dollars d'aide destinés au Pakistan

Trois semaines après le début des inondations au Pakistan, la communauté internationale tarde à répondre à l'appel de fonds de 460 millions de dollars lancé par l'ONU. Seule la moitié de cette somme aurait été récoltée.

"Misérable" : c’est ainsi que le vice-Premier ministre britannique Nick Clegg a qualifié lundi le montant réuni jusqu'à présent pour venir en aide aux 20 millions de sinistrés touchés par les inondations au Pakistan. Alors que son gouvernement a déjà versé 17 millions de livres (20,5 millions d'euros), il estime que la communauté internationale n’a pas pris la mesure du désastre. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, est également monté au créneau, dimanche, demandant davantage d’aide. Une situation qui contraste avec la mobilisation qui avait suivi le séisme en Haïti, le 12 janvier dernier. Qui donne quoi ? Le point.

L'appel de l'ONU. Pour venir en aide aux sinistrés pakistanais, l’ONU a lancé un appel de fonds de 460 millions de dollars, le 11 août. Mais, trois semaines après le début des inondations, elle n’a récolté que 50 % de la somme requise (chiffre actualisé le 18 août) a confirmé John Holmes, le secrétaire général adjoint de l'ONU pour les affaires humanitaires, sur l'antenne de France 24 : "En terme de rétribution ou de promesses fermes, nous avons récolté 50 % des sommes que nous avons demandé. Cela veut dire que les fonds nécessaires commencent à arriver mais qu'il reste encore beaucoup à faire parce que les besoins sont énormes et très urgent".

À titre de comparaison, les Nations unies avaient demandé 562 millions de dollars pour les sinistrés d’Haïti trois jours après le violent séisme, et avaient obtenu 90 % de cette somme au bout d’un mois.

La France. En réponse à l’appel de l’ONU pour le Pakistan, la France a déclaré qu’elle débloquerait 1,05 million d’euros d’aide d’urgence. C’est beaucoup moins que les 10 millions annoncés par le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, le 18 janvier, 6 jours après le tremblement de terre qui a ravagé Port-au-Prince. En visite en Haïti le 17 février, le président français, Nicolas Sarkozy, avait ensuite précisé que 24 millions d’euros d’aide d’urgence avaient, en réalité, déjà été débloqués à cette date.

Les États-Unis. Cent millions de dollars : c’est la somme que le président américain Barack Obama avait promis d’envoyer en Haïti quelques jours après la catastrophe du 12 janvier. Concernant le Pakistan, les États-Unis ont annoncé, le 12 août, que 76 millions de dollars avaient été alloués à l’aide d’urgence.

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"IL Y A DU MIEUX"

L’Union européenne. À la suite du séisme en Haïti, l’Union européenne avait alloué 120 millions d’euros d’aide humanitaire au titre d’Echo, l’Office d’aide humanitaire de la Commission européenne. (Une somme qui s'est ajoutée aux contributions accordées par chaque État-membre à titre individuel.) Pour les inondations au Pakistan, l’aide d’urgence annoncée par l’Echo s’élève pour l'instant à 70 millions d’euros.

La Banque mondiale. Dans un communiqué, la Banque mondiale a déclaré, le16 août, qu’elle allouerait 900 millions de dollars au Pakistan pour l’aider après les inondations, sans toutefois préciser le calendrier des versements. C’est cette fois plus que l’aide annoncée pour Haïti juste après le tremblement de terre : 100 millions de dollars. Mais l’institution avait expliqué mi-juillet dans un communiqué avoir finalement "octroyé 479 millions de dollars à l’appui de la reconstruction d'Haïti".

Les ONG. Plusieurs organisations caritatives déplorent la faiblesse des dons qui leur sont envoyés pour aider les Pakistanais. Dans une interview accordée au Monde.fr, le porte-parole de la Croix-Rouge française, Jean-François Riffaud, explique que, en une semaine, 90 000 euros ont été envoyés à son association pour les inondations au Pakistan. "À comparer aux 2 millions d'euros de dons reçus en trois jours pour Haïti !", ajoute-t-il...