logo

A Islamabad, Ban Ki-moon exprime "la compassion et la solidarité" des Nations unies

Le secrétaire général de l'ONU est arrivé ce dimanche au Pakistan, pays meurtri par les inondations qui ont fait 1 600 morts. Ban Ki-moon s'engage à mobiliser toute l'aide nécessaire pour secourir les 20 millions de sinistrés.

AFP - Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon est arrivé dimanche au Pakistan, où il a demandé à la communauté internationale d'accélérer la délivrance de son aide aux 20 millions de victimes des inondations, la pire catastrophe naturelle de l'histoire du pays.

L'ONU a lancé un appel de fonds international de 460 millions de dollars pour secourir d'urgence les six millions de sinistrés les plus vulnérables, tout en prévenant qu'il en faudrait des milliards à plus long terme pour reconstruire les villages, infrastructures et récoltes dévastés par les flots.

it
Explications de notre correspondant Cédric Molle-Laurençon

M. Ban est arrivé peu avant 11H30 (06H30 GMT) à la base militaire de Chaklala, près de la capitale pakistanaise. Il s'est aussitôt entretenu avec le Premier ministre Yousuf Raza Gilani, et devait ensuite rencontrer le président Asif Ali Zardari avant de visiter les zones inondées.

Il a indiqué à son arrivée qu'il était venu exprimer "la compassion et la solidarité" des Nations unies au peuple et au gouvernement du Pakistan, et voir "ce qu'il fallait encore faire" pour les victimes.

"Je suis également ici pour demander à la communauté internationale d'accélérer son aide au peuple pakistanais. Nous allons tenter de mobiliser toute l'aide nécessaire et rappeler que le monde est derrière le peuple pakistanais en ces temps difficiles", a-t-il

ajouté.

Selon des responsables pakistanais, environ un quart du pays, qui s'étend sur quelque 800.000 km2 et compte 167 millions d'habitants, aurait été affecté par les inondations depuis trois semaines.

La catastrophe avait d'abord frappé le nord-ouest, une région déjà secouée par la rébellion des talibans et les offensives de l'armée pour les en déloger. Elle avait ensuite dévasté des régions plus prospères du Pendjab (centre) et du Sind (sud), cruciales pour l'agriculture du pays.

Les agences humanitaires de l'ONU se sont inquiétées ces derniers jours de la lenteur de la réponse à l'appel de fonds international, et redoutaient une "seconde vague" de décès due aux maladies, les inondations ayant déjà fait environ 1.600 morts selon l'ONU.

Diaporama : les inondations au Pakistan
{{ scope.counterText }}
{{ scope.legend }}
{{ scope.counterText }}
i

{{ scope.legend }}

© {{ scope.credits }}

Islamabad a confirmé 1.384 décès.

L'ONU avait indiqué samedi qu'un premier cas de choléra avait été confirmé à Swat (nord-ouest), et qu'au moins 36.000 personnes souffraient de diarrhées aiguës.

"Les inondations ont affecté 20 millions de personnes, détruisant pour plusieurs milliards de dollars de récoltes et réserves de nourriture, ce qui représente une perte colossale pour notre économie", avait déclaré samedi le Premier ministre Yousuf Raza Gilani.

Soulignant que ces inondations avaient bien plus dévasté son pays que le tsunami de 2004, M. Gilani avait appelé la communauté internationale à donner davantage et "la nation entière" à "faire preuve de courage" pour faire face à "la pire catastrophe à laquelle nous ayons été confrontés".

"L'éruption d'épidémies dans les régions inondées est une menace sérieuse qui peut compliquer une situation déjà grave", avait-il souligné.

Le gouvernement avait annulé les festivités prévues samedi pour l'anniversaire de l'indépendance du pays pour se concentrer sur l'aide aux sinistrés.

La météo était à l'accalmie, les autorités ayant indiqué samedi ne prévoir aucune nouvelle vague d'inondation au cours des deux prochains jours. "Le niveau de l'eau baisse progressivement dans les principales rivières" du pays, avait précisé le chef des services météorologiques pakistanais, Arif Mehmood.