
Les producteurs ont décidé de lever le boycott contre certains produits laitiers jusqu'au 20 août, date à laquelle devrait avoir lieu une nouvelle réunion entre les acteurs du secteur pour s'entendre sur le prix du lait.
Le boycott des éleveurs contre certains produits de laiteries se refusant à augmenter les prix du lait "est suspendu jusqu'à la semaine prochaine", quand aura lieu une nouvelle réunion de la filière, a dit jeudi un responsable syndical, à l'issue d'une réunion avec le groupe Bel.
"On veut être prudent", a déclaré Thierry Roquefeuil, secrétaire général de la Fédération nationale des producteurs laitiers (FNPL). "Nous suspendons le mouvement de 'stickage' jusqu'à la semaine prochaine", a-t-il ajouté.
Une réunion devrait avoir lieu d'ici le 20 août après l'accord des industriels de reprendre les négociations, a précisé pour sa part la vice-présidente de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA), Christiane Lambert, à l'issue d'une rencontre entre des producteurs de lait et le groupe Lactalis à Laval.
Le groupe Bel a été le premier groupe laitier a accepter jeudi d'augmenter les prix du lait, autant que le souhaitaient les producteurs. Bel s'est engagé à une hausse de 10% sur l'année 2010 comparé à 2009 et à un prix de 330 euros les 1.000 litres en juillet.
Peu avant les rencontres avec les laiteries, dont Bel, les éleveurs avaient menacé de durcir leur mouvement s'ils n'obtenaient pas satisfaction des laiteries.
Dans leur collimateur, outre Bel (Vache qui rit), les industriels comme Lactalis (Président) et Bongrain (Caprice des Dieux) ainsi que les coopératives Laïta et Sodiaal (qui fabrique notamment les yaourts Yoplait).
Ces dernières semaines, les producteurs ont mené de nombreuses actions dans les grandes surfaces apposant des étiquettes sur les produits de ces groupes laitiers pour demander aux consommateurs de ne pas les acheter.
"Actions d'avertissement"
En effet, mercredi soir, des producteurs de lait de la Mayenne et de la Sarthe ont annoncé avoir mené des "actions d'avertissement" devant des usines de transformation Sodiaal et Bel dans la Sarthe.
Les producteurs de la FNSEA, des Jeunes agriculteurs (JA) et de la Fédération nationale des producteurs laitiers (FNPL) avaient donné aux transformateurs (industriels et coopératives) jusqu'au 12 août pour revenir à la table des négociations sur le prix du lait.
Mais faute de "réponse officielle", les trois syndicats majoritaires avaient adressé mercredi matin un courrier aux cinq laiteries pour les informer de leur venue jeudi à 11h00 à leur siège social à Paris, Brest et Laval.
Les producteurs étaient prêts "à arrêter les opérations de boycott" à la condition que les groupes visés "acceptent de payer le prix du lait selon l'accord de juin 2009", avait souligné Dominique Barrau, secrétaire général de la FNSEA.
"Mais s'il faut durcir, on durcira les opérations de 'stickage'", avait-t-il prévenu, précisant que l'"on avisera demain. Pour l'instant je laisse la place aux discussions".
Depuis plusieurs jours, des producteurs mènaient des campagnes d'étiquetage dans les grandes surfaces appelant au boycott par les consommateurs des produits phares des producteurs, Bel, Bongrain et Lactalis, notamment.
Au terme de l'accord, les éleveurs, après une année 2009 "catastrophique", misaient sur une augmentation à 330 euros les 1 000 litres. Loin derrière les 313,6 euros (1 000 litres) proposés par Lactalis.
Les laiteries font valoir la nécessité "d'arrimer" le prix du lait français à celui pratiqué en Allemagne, moins cher. Ce que ne contestent pas les producteurs mais pas à la hauteur voulue par les transformateurs. Surtout que désormais les marchés mondiaux sont désormais bien meilleurs qu'en 2009 et qu'ils aimeraient profiter de la reprise.