Selon les gardes-côtes des Émirats arabes unis, le pétrolier japonais qui avait été endommagé le 28 juillet dans le détroit d'Ormuz a subi une attaque terroriste. Le Japon n'a pas encore confirmé l'information.
AFP - Le pétrolier japonais endommagé le 28 juillet dans le détroit d'Ormuz a subi une "attaque terroriste", ont annoncé vendredi les services de garde-côtes des Emirats arabes unis.
"L'enquête et les examens effectués par des équipes spécialisées ont démontré que le pétrolier a subi une attaque au moyen d'explosifs, préparés de manière artisanale, qui étaient chargés sur une barque qui s'est approchée du navire", a indiqué un porte-parole des garde-côtes à l'agence officielle WAM.
Il a précisé que les échantillons qui ont servi à l'enquête avaient été prélevés sur la coque du navire alors qu'il mouillait à 12 milles (22 kilomètres) du port de Foujairah, dans le nord du pays.
"On a relevé des traces d'explosifs préparés de manière artisanale, qui prouvent que le pétrolier a subi une attaque terroriste", a-t-il ajouté sans indiquer où ces explosifs ont été préparés ni de quel pays sont venus les assaillants.
Le pétrolier, le M. Star, a quitté les eaux territoriales des Emirats arabes unis après avoir mouillé au large du port de Foujairah à la suite de l'"attaque terroriste", a précisé le porte-parole.
A Tokyo, un responsable de la compagnie maritime Mitsui OSK, à laquelle appartient le pétrolier, n'a pas confirmé la version des garde-côtes des Emirats et refusé de dire si le navire faisait route ou non pour le Japon.
"Nous savons où il se trouve mais nous n'allons pas révéler sa position pour des raisons de sécurité", a déclaré ce responsable qui a requis l'anonymat.
Le porte-parole du ministère japonais des Affaires Etrangères, Katsuya Okada, a indiqué pour sa part que le gouvernement nippon était au courant de la déclaration des Emirats mais n'avait pas confirmation de son contenu.
Le centre de surveillance des sites internet islamistes SITE avait rapporté le 4 août qu'un groupe jihadiste avait revendiqué l'attaque, affirmant qu'il s'agissait d'un attentat suicide.
Selon SITE, les Brigades d'Abdullah Azzam ont assuré dans un message diffusé sur des sites jihadistes qu'elles avaient introduit un kamikaze à bord du pétrolier, identifié comme Ayyub al-Taishan.
L'attaque a été menée au nom d'Omar Abdul Rahman, un Egyptien emprisonné aux Etats-Unis pour son rôle dans l'attentat à la bombe contre le World Trade Center en 1993 à New York, avait indiqué SITE.
Le porte-parole émirati a précisé que l'explosion n'avait provoqué aucune fuite et qu'il n'y avait pas eu de "pertes humaines" parmi les membres d'équipage, ajoutant que le M. Star avait repris la mer après des examens qui ont conclu qu'il pouvait naviguer en toute sécurité.
La compagnie Mitsui OSK avait indiqué après l'explosion que le M. Star avait probablement été la cible d'une attaque dans le bras de mer séparant l'Iran du sultanat d'Oman, écartant la thèse selon laquelle le navire aurait pu être heurté par une vague géante.
Des responsables de la compagnie avaient souligné que des membres de l'équipage avaient vu un éclair et entendu une explosion au moment de l'incident.
Le pétrolier faisait route au moment de l'explosion vers le Japon, la deuxième économie du monde, qui importe 90% de son pétrole du Proche-Orient, avec 270.000 tonnes de pétrole brut.
Le détroit d'Ormuz, par lequel transitent 40% du pétrole mondial, était resté ouvert à la navigation maritime malgré cet incident.