Dans le projet de résolution déposé à l'ONU mercredi, la Serbie propose l'ouverture de nouvelles négociations sur "les questions ouvertes" entre Belgrade et Pristina, sans évoquer le statut du Kosovo. Une première de la part de Belgrade.
AFP - La Serbie a déposé mercredi un projet de résolution à l'Assemblée générale de l'ONU proposant l'ouverture de nouvelles négociations sur "les questions ouvertes" entre Belgrade et Pristina, sans évoquer le statut du Kosovo, a-t-on annoncé officiellement.
Le projet de résolution, dont l'AFP a obtenu une copie du ministère serbe des Affaires étrangères, "appelle toutes les parties à trouver une solution mutuellement acceptable à toutes les questions ouvertes par la voie du dialogue dans l'intérêt de la paix, de la sécurité et de la coopération dans la région".
Le texte de ce projet de résolution ne mentionne pas le statut du Kosovo, à savoir la proclamation unilatérale d'indépendance de la Serbie en février 2008.
Il s'agit là d'une évolution considérable de Belgrade qui soulignait jusqu'à présent que de nouvelles négociations entre Belgrade et Pristina devaient aborder aussi le statut du Kosovo.
Pour les autorités kosovares, de nouvelles négociations sur l'indépendance sont hors de question.
Les principaux pays européens et les Etats-Unis avaient invité ces dernières semaines à une reprise des discussions entre Belgrade et Pristina sur toutes les questions bilatérales en suspens, sans aborder la question de l'indépendance.
La mission de la Serbie auprès des Nations Unies a déposé ce projet de résolution après l'avis de la Cour internationale de justice (CIJ) qui a conclu jeudi dernier que la proclamation d'indépendance par les autorités de Pristina, le 17 février 2008, n'avait pas violé le droit international.
Le projet de résolution serbe propose également de reporter à la 66e réunion de l'Assemblée générale (prévue en 2011), les discussions sur l'avenir du Kosovo, à la lumière de l'avis de la CIJ.
L'indépendance du Kosovo a été reconnue à ce jour par 69 pays, dont les Etats-Unis et 22 des 27 Etats de l'UE. Belgrade a répété qu'il ne reconnaîtrait "jamais" l'indépendance du Kosovo.
Dans la préambule au projet de résolution, Belgrade souligne toutefois sur le fait qu'une "sécession unilatérale ne peut être un moyen acceptable de résoudre les questions territoriales".
Le ministère des Affaires étrangères a précisé dans un communiqué diffusé à Belgrade que ce projet de résolution avait été élaboré "après des consultations avec un large cercle international y compris tous les membres permanents du Conseil de sécurité" de l'ONU.