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Procès Lafarge : 1,125 million d'euros d'amende et des peines de prison requises
Le parquet national antiterroriste a requis, mardi, à Paris, une amende de 1,125 million d'euros contre la cimentier Lafarge et jusqu'à huit ans de prison contre les huit anciens responsables de l'entreprise. Ces derniers sont  soupçonnés d'avoir payé des groupes jihadistes en Syrie jusqu'en 2014 dans le but d'y maintenir l'activité d'une cimenterie.
Vue générale de la cimenterie Jalabiya exploitée par Lafarge dans le nord de la Syrie. © Delil Souleiman, AFP

L'épilogue approche dans le procès du cimentier Lafarge. Le parquet national antiterroriste (Pnat) a requis, mardi 16 décembre, une amende de 1,125 million d'euros contre la société et jusqu'à huit ans d'emprisonnement contre ses huit anciens responsables, jugés à Paris pour financement du terrorisme en Syrie.

Contre l'ex-PDG du groupe, Bruno Lafont, le Pnat a demandé six ans d'emprisonnement avec mandat de dépôt différé, 225 000 euros d'amende et une interdiction d'exercer une fonction commerciale ou industrielle ou de gérer une entreprise pour une durée de 10 ans.

La peine la plus lourde requise, de huit ans d'emprisonnement, concerne l'intermédiaire syrien Firas Tlass, absent au procès et visé par un mandat d'arrêt international.

Des millions d'euros aux groupes jihadistes

Concernant la personne morale, Lafarge SA, le ministère public a aussi demandé la confiscation partielle de son patrimoine à hauteur de 30 millions d'euros.

Le Pnat a en outre réclamé à l'encontre de quatre des prévenus et de la société une amende douanière solidaire de 4,570 millions d'euros, pour l'infraction de non-respect des sanctions financières internationales.

Dans ce dossier, Lafarge est soupçonné d'avoir versé en 2013 et 2014, via sa filiale syrienne Lafarge Cement Syria (LCS), plusieurs millions d'euros à des groupes rebelles jihadistes - dont certains, comme l'EI et Jabhat al-Nosra, ont été classés comme "terroristes" - afin de maintenir l'activité d'une cimenterie à Jalabiya, dans le nord de la Syrie, alors que les autres entreprises étrangères avaient plié bagage.

Avec AFP