Pour sa première visite en Inde depuis sa prise de fonctions, le Premier ministre britannique a obtenu la signature d'un contrat militaire concernant la vente de 57 avions de chasse Hawk. Montant de la transaction : plus d'un milliard de dollars.
AFP - Le Premier ministre britannique David Cameron a débuté mercredi une visite en Inde marquée par la signature d'un contrat de plus d'un milliard de dollars dans la défense, dans un contexte où le Royaume-Uni veut renforcer les échanges avec l'ancien joyau de l'Empire.
Deux géants britanniques, BAE Systems et Rolls-Royce, ont annoncé la signature d'un contrat cumulé de 1,09 milliard de dollars pour 57 nouveaux avions de chasse d'entraînement Hawk destinés à l'armée indienne.
"Je veux que ces relations entraînent une hausse de la croissance économique et une baisse de nos chiffres du chômage", a déclaré le Premier ministre lors d'un discours à Bangalore (sud), vitrine de l'industrie high-tech indienne.
"Ceci est une mission pour le commerce, oui, mais je préfère la voir comme une mission pour l'emploi", a-t-il ajouté.
Témoignant de l'importance accordée à cette visite de deux jours, M. Cameron est arrivé mardi soir accompagné d'une délégation de ministres et hommes d'affaires, notamment le chancelier de l'Echiquier George Osborne.
Le Premier ministre veut "remodeler la politique étrangère britannique et la recentrer sur les aspects commerciaux", selon ses propres termes la semaine dernière.
David Cameron a visité mercredi le siège d'Infosys, le deuxième plus gros groupe informatique indien à l'export, ainsi que le groupe public de défense Hindustan Aeronautics (HAL).
En sa présence, le numéro un mondial de l'armement et de la défense, BAE Systems, et le motoriste Rolls-Royce ont signé un contrat avec HAL concernant 57 nouveaux avions militaires d'entraînement Hawk, pour un montant respectif de 779 millions et 311 millions de dollars.
M. Cameron a salué les récents investissements au Royaume-Uni réalisés par des groupes dirigés par des Indiens, comme Tata et le géant sidérurgiste ArcelorMittal, mais il a aussi plaidé pour une libéralisation du marché intérieur indien.
"Je voudrais que vous abaissiez les barrières pour les investissements étrangers dans la banque, l'assurance, la défense, et en récoltiez les bénéfices", a-t-il déclaré, ajoutant qu'un nouvel accord mondial de libre-échange était vital.
M. Osborne a, lui, estimé que les secteurs bancaire et financier devaient jouer un rôle clé dans l'amélioration des relations bilatérales, citant notamment la banque britannique Standard Chartered, présente en Inde depuis le 19e siècle, qui pourrait aider au développement des services financiers.
Environ la moitié de la population ne possède pas de compte bancaire.
Le choix de l'Inde pour le premier voyage en Asie de David Cameron, arrivé au pouvoir en mai, est le reflet de l'influence croissante de l'Inde dans la région et de sa capacité à rivaliser avec son concurrent économique voisin, la Chine, pour accueillir les investissements étrangers.
Au sein des pays émergents du groupe des BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine), l'Inde est considérée comme l'un des plus grands marchés sous-exploités les mieux compatibles culturellement pour des partenariats avec des firmes britanniques.
La croissance économique de l'Inde devrait atteindre 8,5% en 2010-2011.
Le commerce bilatéral atteignait l'an dernier 11,5 milliards de livres (13,7 milliards d'euros, 17,7 milliards de dollars).
"La visite de M. Cameron est un signal clair: le Royaume-Uni fait la cour à l'Inde", a résumé R.J. Jain, professeur d'études européennes à l'université Jawaharlal Nehru de New Delhi.
"Le Royaume-Uni veut attirer les gros investissements indiens. Les Anglais luttent contre une profonde crise financière, et bénéficier d'investissements étrangers directs est l'un des meilleurs moyens de s'en sortir", a-t-il considéré.