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La tempête tropicale Bonnie perturbe les opérations de lutte contre la marée noire

L'arrivée d'une tempête tropicale dans le golfe du Mexique contraint les autorités américaines à faire évacuer les hommes et le matériel de lutte contre la marée noire déployés dans la zone.

AFP - La dépression tropicale Bonnie est entrée tôt samedi dans le golfe du Mexique perturbant les opérations autour du puits de pétrole à l'origine de la marée noire.

Le géant pétrolier britannique BP avait annoncé dès vendredi la suspension temporaire "des activités sur le site du puits" dont la fuite a provoqué la pire catastrophe écologique de l'histoire des Etats-Unis.

Thad Allen, qui supervise la lutte contre la marée noire pour l'administration américaine, a expliqué vendredi que les bateaux mouillant à la verticale de la fuite et des puits de secours ne resteraient pas éloignés plus de "48 heures" de la zone, "s'ils devaient être évacués".

D'ores et déjà, un bateau relié à la fuite et deux plateformes sur lesquelles les ingénieurs travaillent au forage des puits de secours ont commencé à se déconnecter de leur puits respectif, tandis que plusieurs équipes ont été évacuées.

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"DE NOMBREUX CAFOUILLAGES"
La tempête tropicale Bonnie perturbe les opérations de lutte contre la marée noire

Certains navires, ceux depuis lesquels sont maniés les robots sous-marins et les appareils de mesures acoustiques et sismologiques, pourraient rester sur zone "si les conditions le permettent", selon Thad Allen.

En cas d'évacuation, les ingénieurs n'auront aucune possibilité de suivre l'état de la fuite juste au-dessous de l'entonnoir, a-t-il cependant prévenu.

Bonnie s'est transformée vendredi en dépression tropicale mais les experts s'attendaient à ce qu'elle gagne à nouveau en puissance au dessus du golfe du Mexique.

Les conditions météorologiques ont déjà contraint à l'arrêt de onze plateformes pétrolières ou de gaz dans le golfe, affectant au moins 28% de la production, selon les autorités fédérales.

Après avoir balayé la Floride, Bonnie se trouvait peu avant 03H00 GMT samedi dans l'est du golfe et se dirigeait vers l'ouest-nord-ouest à environ 28 kilomètres à l'heure accompagnée de vents soufflant à 55 km/h, a indiqué le Centre national des ouragans (NHC) américain basé à Miami.

En suivant cette trajectoire, Bonnie toucherait les côtes de la Louisiane tard samedi ou dimanche, selon le NHC.

"Bonnie pourrait redevenir une tempête tropicale avant d'atteindre le nord du golfe du Mexique", a prévenu le NHC.

Thad Allen a rappelé vendredi -comme BP l'avait fait- que le puits, qui a été obturé il y a huit jours, restera fermé tout le temps que durera la tempête, qui pourrait toucher le site de la catastrophe samedi.

Il a reconnu que l'évacuation des personnels pourrait "retarder les efforts visant à boucher définitivement le puits menés depuis plusieurs jours".

Le retrait des bateaux et ingénieurs qui s'activent pour mettre en oeuvre les solutions destinées à colmater définitivement la fuite -- le forage de deux puits de secours et une opération consistant à injecter un mélange de matières liquides et solides puis du ciment directement dans le puits -- décalerait de deux semaines ces travaux, ont indiqué les autorités américaines.

Vendredi, Michelle Obama, la Première dame des Etats-Unis, s'est rendue à Pascagoula, dans le Mississippi, un des cinq Etats touchés par la marée noire.

"Nous avons reçu de bonnes nouvelles. La fuite a cessé. Le nettoyage avance. Mais tout n'est pas fini. Et l'administration (américaine) se tiendra aux côtés des riverains du Golfe", a dit Mme Obama.

Sur le front de l'enquête, un employé de la plateforme Deepwater Horizon a affirmé qu'une alarme, qui aurait dû alerter d'une accumulation de gaz dans le puits, à l'origine de l'explosion qui a provoqué la marée noire le 20 avril, avait été désactivée des mois avant la catastrophe.