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Pyongyang condamne les exercices militaires conjoints américano-coréens

Les États-Unis et la Corée du Sud ont annoncé mardi l'organisation d'exercices militaires conjoints à partir de dimanche prochain en mer du Japon. Une initiative qualifiée par la Corée du Nord de "danger majeur pour la sécurité de la région".

REUTERS - Les manoeuvres militaires conjointes des Etats-Unis et de la Corée du Sud constituent un danger pour la région, a estimé jeudi un diplomate nord-coréen, condamnant comme la Chine l’avait fait la veille ces exercices.

Le ministre américain de la Défense Robert Gates a annoncé ces manoeuvres mercredi avec son homologue sud-coréen, au cours d’une visite à Séoul. Elles doivent débuter dimanche et ont pour but, ont dit les deux dirigeants, d’amener Pyongyang à renoncer à son « comportement agressif ».

« La décision de mener des manoeuvres militaires représente un danger majeur pour la sécurité de la région », a réagi Ri Tong-il, émissaire nord-coréen à la conférence sur la sécurité de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est, à Hanoï.

A Séoul, où se trouvait également la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton, les Etats-Unis ont mis en garde Pyongyang quant aux « graves conséquences » que pourrait avoir une nouvelle attaque contre Séoul, référence au naufrage de la corvette Cheonan que les Sud-Coréens imputent à leur voisin.

Quatre mois après cet incident, causé selon Séoul par une torpille nord-coréenne et qui a fait 46 morts, les tensions restent vives de part et d’autre de la ligne démilitarisée qui divise la péninisule depuis 1953.

Pyongyang nie toute responsabilité et a menacé Séoul de représailles militaires en cas de sanctions.

La Chine, seul allié de poids de la Corée du Nord, avait déjà condamné mercredi la tenue des exercices conjoints et a lancé ses propres manoeuvres militaires au large de sa côte Est.

La Corée du Nord est en outre visée depuis mercredi par de nouvelles sanctions américaines en raison de la poursuite de son programme nucléaire.

Après avoir récemment donné des signes de sa volonté de reprendre les négociations à six sur ses activités sensibles, le régime reclus a exhorté jeudi les Etats-Unis et la Corée du Sud à être les moteurs d’un retour aux pourparlers.

« S’ils sont vraiment intéressés par la dénucléarisation de la péninsule, ils devraient prendre l’initiative de favoriser la mise en place des conditions (pour relancer les discussions) avant de reprendre les manoeuvres militaires », a dit Ri Tong-il.

Washington et Séoul semblent réticents, selon des analystes, à reprendre ces pourparlers que la Corée du Nord a mis à profit par le passé pour obtenir des gestes internationaux tout en poursuivant ses efforts de développement de l’arme atomique.